Les chercheurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA ont développé un outil permettant de faire des prévisions sur l’élévation du niveau de la mer pour chaque ville côtière compte tenu de la fonte de glaciers ou de calottes glaciaires spécifiques, a annoncé Eric Larour, chercheur au JPL.
D’après une étude publiée par le magazine Science Advances, l’outil, désormais disponible en ligne, tient compte de la rotation de la Terre et des effets gravitationnels.
«Notre étude permet de comprendre quelles zones couvertes de glace contribueront le plus au changement du niveau de la mer (augmentation ou diminution) dans une ville concrète», a indiqué M.Larour, cité par la chaîne de télévision CNN.
Les chercheurs «ont examiné 293 grandes villes portuaires pour permettre de calculer facilement le changement de niveau de la mer locale», et de savoir quels endroits de la calotte polaire présentent le plus grand danger.
Cette étude a donné des résultats intéressants. Elle a notamment démontré que les Londoniens devaient surtout faire attention aux annonces sur la fonte des régions situées dans le nord-ouest de la calotte glaciaire du Groenland, la partie de l'île la plus éloignée de Londres.
Ce résultat inattendu se confirme à plusieurs reprises dans d’autres villes. Les glaciers et les calottes glaciaires les plus éloignés d’une ville spécifique contribuent le plus à l’élévation du niveau de la mer près de ses côtes.
Il y a une explication physique à ce phénomène: la gravité.
«Les calottes de glace sont si lourdes que leur fonte modifie le champ gravitationnel et la masse de glace attire moins l'océan. Cela signifie que localement, à l’endroit où la glace fond, la mer va reculer», explique M.Larour.
Cela peut se produire dans des villes comme Reykjavik, en Islande, ou Halifax, au Canada.
L’étude a en outre montré que Sydney était surtout menacée par la fonte de la calotte polaire du côté opposé du continent antarctique par rapport à la ville australienne.
«Cet instrument est très utile pour comprendre les risques associés à certains glaciers et pour se faire une idée complète du risque que court la ville», a déclaré M.Larour.
L’apparition de ce nouvel outil qui précise à quel point l'océan s'élèvera à certaines dates aidera les urbanistes à se préparer aux inondations côtières, d’après le chercheur.
Les autorités municipales pourront tout simplement suivre les observations concernant les glaciers et les régions polaires susceptibles d'avoir le plus d'impact sur leur ville et utiliser ces données pour cartographier l'élévation du niveau de la mer.