«Si quelqu'un de nous voit, dans notre vie quotidienne, un enfant dont la vie est en péril immédiat, est-ce qu'on ne tente pas de le sauver? Au Yémen, il s'agit de centaines de milliers d'enfants, si ce n'est plus», selon le document de David Beasley, Antony Lake et Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui sont respectivement chefs du Programme alimentaire mondial, de l'Unicef et de l'Organisation mondiale de la santé.
Sans essence, la chaîne du froid pour les vaccins, les systèmes d'approvisionnement en eau et les usines de traitement de l'eau ne pourront pas fonctionner. De même, sans produits alimentaires et sans eau, la menace de la famine s'accroît jour après jour, ont mis en exergue les auteurs du document.
«Le coût de ce blocus est évalué en nombre de vie que nous avons perdues», ont-ils poursuivi, appelant ensemble la coalition arabe à permettre la livraison de biens vitaux au Yémen pour répondre ainsi à «la pire crise humanitaire dans le monde.»
La guerre au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles chiites houthis, alliés aux partisans de l'ancien Président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au Président Abdrabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale.
Le conflit s'est intensifié depuis l'intervention en mars 2015 d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, puissance régionale sunnite, soutenant le Président Hadi. L'Arabie accuse les rebelles yéménites houthis d'être soutenus par l'Iran, son grand rival chiite.