Mercredi 15 novembre, l'Élysée publiait un communiqué annonçant l'accueil à Paris dans les prochains jours de Saad Hariri. le Premier ministre démissionnaire du Liban réside actuellement en Arabie Saoudite où il était, selon certains, retenu captif. La situation de ce politicien libano-saoudien, dont la famille est très proche de la France, reflète la position délicate du Liban, écartelé notamment entre ses deux communautés musulmanes, les chiites et le Hezbollah soutenus par l'Iran et les sunnites soutenus par l'Arabie Saoudite.
Le pays du Cèdre souffre encore et toujours de ses divisions communautaires selon M. Bitar: «Une grande partie de la communauté chiite aujourd'hui, près de 80% selon certaines études, soutient totalement le Hezbollah. Ce qui fait que nous nous retrouvons dans une situation où on a une communauté sunnite très largement acquise à l'Arabie saoudite et une communauté chiite très largement acquise à l'Iran».
Après l'accueil de Saad Hariri, que peut faire encore la diplomatie française afin d'aider à résoudre les tensions? Karim Émile Bitar estime que «les Libanais espèrent que la France jouera le rôle un peu de médiateur, qu'elle sera la voix de la raison, qu'elle incitera les Saoudiens à adopter une position moins maximaliste, qu'elle les incitera à lâcher du lest, qu'elle leur fera comprendre que la vie politique libanaise ne peut reposer que sur un compromis entre ses différentes factions, que vouloir régler son compte au Hezbollah sur le territoire libanais serait assez dangereux, car cela provoquerait un embrasement général.»
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