Le Liban, entre l’Arabie Saoudite et l’Iran: «un équilibre de la terreur»

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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Dans le dernier opus du Désordre mondial, Rachel Marsden a joint Karim Emile Bitar depuis Beyrouth. Directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste du Moyen-Orient et de la politique étrangère des États-Unis, il nous éclaire sur les tensions au Moyen-Orient, la situation précise au Liban et le rôle de la France.

Mercredi 15 novembre, l'Élysée publiait un communiqué annonçant l'accueil à Paris dans les prochains jours de Saad Hariri. le Premier ministre démissionnaire du Liban réside actuellement en Arabie Saoudite où il était, selon certains, retenu captif. La situation de ce politicien libano-saoudien, dont la famille est très proche de la France, reflète la position délicate du Liban, écartelé notamment entre ses deux communautés musulmanes, les chiites et le Hezbollah soutenus par l'Iran et les sunnites soutenus par l'Arabie Saoudite.

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Président libanais: Saad Hariri sera samedi à Paris pour se rendre ensuite à Beyrouth
Une guerre au Liban est-elle probable? Depuis Beyrouth, Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste du Moyen-Orient et de la politique étrangère des États-Unis, considère que «nul ne peut prédire si cela ira plus loin. À ce stade, il y a toujours un équilibre de la terreur, il y a toujours une dissuasion mutuelle qui fait que ni Israël, ni le Hezbollah, ni les Saoudiens n'ont véritablement intérêt à ce que les choses s'enveniment.» En tout cas, pour le chercheur libanais, il s'agit d'une «véritable guerre par procuration qui se déroule simultanément sur plusieurs territoires et le Liban est un peu le maillon faible. C'est le pays dont la classe politique est entièrement dépendante de ses protections étrangères».

Le pays du Cèdre souffre encore et toujours de ses divisions communautaires selon M. Bitar: «Une grande partie de la communauté chiite aujourd'hui, près de 80% selon certaines études, soutient totalement le Hezbollah. Ce qui fait que nous nous retrouvons dans une situation où on a une communauté sunnite très largement acquise à l'Arabie saoudite et une communauté chiite très largement acquise à l'Iran».

Après l'accueil de Saad Hariri, que peut faire encore la diplomatie française afin d'aider à résoudre les tensions? Karim Émile Bitar estime que «les Libanais espèrent que la France jouera le rôle un peu de médiateur, qu'elle sera la voix de la raison, qu'elle incitera les Saoudiens à adopter une position moins maximaliste, qu'elle les incitera à lâcher du lest, qu'elle leur fera comprendre que la vie politique libanaise ne peut reposer que sur un compromis entre ses différentes factions, que vouloir régler son compte au Hezbollah sur le territoire libanais serait assez dangereux, car cela provoquerait un embrasement général.»

Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik

 

 

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