Lev Dengov, chef du groupe de contact pour la Libye créé auprès de la chambre basse du parlement russe — qui coordonne son travail avec le ministère des Affaires étrangères et d'autres services — est le premier à avoir évoqué la médiation des représentants russes dans la guerre civile libyenne: «Les médiateurs russes sont parvenus récemment à organiser des négociations entre les chefs des tribus Toubous et Touaregs qui contrôlent la ville d'Oubari au sud de la Libye, d'une part, et le premier ministre libyen Fayez el-Sarraj de l'autre. Selon Kommersant.
Le conflit entre les autorités de Tripoli et les représentants des tribus du sud s'est aggravé après les élections du gouverneur d'Oubari, qui n'ont pas été reconnues par le gouvernement de Fayez el-Sarraj.
Oubari, deuxième ville la plus peuplée de la région de Fezzan au sud du pays, est également importante du point de vue du contrôle du flux de réfugiés en provenance des pays d'Asie. Selon l'International Crisis Group, plus de 160.000 migrants ont emprunté les différents itinéraires traversant cette région en direction de l'Europe en 2016.
«Quand nous menions les négociations sur l'aide humanitaire de la Russie à la population du sud de la Libye, les représentants des tribus d'Oubari nous avaient demandé de contribuer à l'établissement d'un dialogue avec le gouvernement d'entente nationale», a déclaré Lev Dengov. D'après ce dernier, les membres du groupe de contact russe sont alors entrés en contact avec les représentants de Fayez el-Sarraj et «se sont assurés de sa disposition aux négociations».
Comme l'a affirmé le groupe de contact, «d'après les résultats de la réunion qui a eu lieu, il a été possible de régler plusieurs contradictions accumulées et les parties sont convenues de poursuivre les négociations». Les représentants des tribus du sud ont fait une déclaration aux médias libyens, dans laquelle ils remercient la Russie pour son soutien. Lev Dengov est convaincu que «la médiation de la Russie dans le dialogue entre le gouvernement d'entente nationale officiellement reconnu et les représentants des tribus du sud indique que les deux parties font confiance à Moscou.»
En octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le plan par étapes pour régler la crise en Libye prévoyant l'organisation d'une conférence avec la participation des principales forces politiques et organisations de la société civile, le déroulement d'élections présidentielles et législatives, ainsi que l'adoption d'une nouvelle Constitution. Ce plan est basé sur l'accord politique sur le processus de paix libyen signé dans la ville marocaine de Skhirat en 2015. Depuis deux ans, aucun progrès n'a été obtenu pour stabiliser la situation dans le pays.
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