En 1992, l'ONG «Union of Concerned Scientists» avec plus de 1.700 co-signataires, avait émis «L'avertissement des scientifiques du monde à l'humanité» dans lequel ils argumentaient que l'impact des activités de l'homme sur la nature allaient probablement aboutir «à de grandes souffrances humaines» et «mutiler la planète de manière irrémédiable».
Disponibilité de l'eau potable, déforestation, baisse du nombre de mammifères, émissions de gaz à effet de serre: tous ces voyants sont dans le rouge et les réponses depuis 1992 sont décevantes, à l'exception des mesures internationales prises pour stabiliser la couche d'ozone dans la stratosphère, concluent ces scientifiques dont l'appel parait dans la revue BioScience.
«Dans ce document, nous avons examiné l'évolution de la situation des deux dernières décennies et évalué les réponses humaines en analysant les données officielles existantes», explique Thomas Newsom, professeur à l'Université Deakin en Australie, co-auteur de la déclaration.
Depuis 25 ans, la quantité d'eau potable disponible dans le monde per capita a diminué de 26% et le nombre des zones mortes dans les océans a augmenté de 75%, soulignent les chercheurs.
Les scientifiques pointent aussi l'augmentation de 35% de la population mondiale et une réduction de 29% du nombre de mammifères, de reptiles, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons.
Parmi les mesures recommandées, les auteurs de l'appel suggèrent la création d'un plus grand nombre de réserves naturelles terrestres et marines et un renforcement des lois contre le braconnage et des restrictions plus sévères du commerce des produits de la vie sauvage.
Pour freiner la croissance démographique dans les pays en développement, ils préconisent une plus grande généralisation du planning familial et des programmes d'éducation des femmes.