Le 9 novembre, des compagnies chinoise, y compris le groupe pétrolier et chimique Sinopec, ont accepté de participer à la construction d'un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) en Alaska et d'un gazoduc de 1.290 kilomètres dans le cadre du projet visant au développement des capacités de transport de gaz à la côte de cet État américain où il serait liquéfié avant d'être exporté en Chine et vers d'autres pays asiatiques.
Le projet Alaska LNG soutenu par la compagnie américaine publique Alaska Gasline Development Corp prévoit la construction d'un gazoduc du gisement the North Slope dont les réserves prouvées s'élèvent à 35.000 milliards de mètres cubes de gaz.
Cette déclaration remarquable par l'absence de détails concrets portant sur la construction et le financement a été faite lors de la visite de Donald Trump en Chine dans le cadre de sa tournée en Asie. Selon Jason Feer de l'agence de consultation énergétique, Poten & Partners, un tel projet n'a pas beaucoup de chances d'aboutir.
«C'est une déclaration typique faite lors d'un grand sommet comme celui-ci. Vous ne pouvez pas réellement construire ou obtenir de financement pour un tel projet sans toutes ces conditions», a-t-il ainsi déclaré.
La construction du gazoduc coûterait un milliard de dollars, suppose l'ex-coordinateur de projets gaziers en Alaska, Larry Persily. Il a indiqué que des compagnies multinationales telles que BP, ExxonMobil et ConocoPhillips s'étaient déjà engagées dans le projet, avant de finalement l'abandonner.
«Si des entreprises privées ne trouvent pas que c'est un bon investissement, pourquoi l'État partage-t-il une opinion contraire? Bien que le gouverneur ait expliqué que l'État s'intéressait vivement à la réalisation de ce projet, les compagnies privées ont d'autres lieux où elles peuvent investir», a-t-il expliqué.
Le directeur de l'Institut de l'énergie de l'université du Michigan, Mark Barteau est également certain que Pékin essaye de lutter contre la pollution de l'air et de se débarrasser de sa dépendance au charbon en augmentant l'importation de gaz.
«Ils [les Chinois, ndlr] ont exprimé un intérêt durable pour des livraisons importantes et sécurisées de gaz. Je pense que c'est la plus grande, mais pas la première mesure prise par eux pour y parvenir», a-t-il déclaré.
En 2017, selon l'Administration générale des douanes de Chine, Pékin avait augmenté ses importations de gaz de 5,6% par rapport à 2016, atteignant à 31,3 milliards de mètres cubes en 2017. Parallèlement, l'importation de GNL avait augmenté de 31,9%, s'élevant 40 millions de tonnes en 2017.