Ces exercices impliquant les porte-avions USS Nimitz, Ronald Reagan et Theodore Roosevelt, accompagnés de leurs groupes navals respectifs, sont destinés à rappeler que les États-Unis sont toujours un gros acteur militaire en Asie de l'Est, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Alexeï Fenenko, de la faculté de politique internationale à l'Université d'État Lomonossov de Moscou.
«C'est une sorte de message sur la puissance américaine, adressé avant tout à la Chine. […] Trump se trouve à présent dans une situation psychologique très délicate. En mai, il a promis plusieurs fois de régler le problème nucléaire de la Corée du Nord, en n'excluant même pas, si besoin, des bombardements. Mais rien n'a toujours été fait», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de supposer que la Chine n'y réagirait sans doute pas, s'en tenant à son habitude à une stratégie pacifique pour renforcer son influence.
«Je pense que la Chine y répondra par une tentative d'intensifier le dialogue avec les pays de l'ASEAN et ce, d'autant plus que toute activité militaire des États-Unis provoque l'irritation dans la région», a résumé M.Fenenko.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Yang Mian, du Centre d'étude des relations internationales à l'Institut chinois des communications, a retenu pour sa part que l'Inde figurait sur la liste des pays participant aux exercices conjoints lors de la visite du Président américain en Asie.
«Les États-Unis espèrent la participation de l'Inde à cet ordre international qu'ils envisagent d'instaurer dans cette partie du monde et qui serait dirigé contre la Chine. En fait, l'influence internationale de l'Inde ne cesse de croître, et elle a un contentieux territorial avec la Chine», a expliqué l'expert.
Selon les médias, ces exercices doivent constituer une démonstration de force de l'armée américaine alors que Donald Trump a entamé une tournée de 12 jours en Asie et que les tensions entre Washington et la Corée du Nord sont extrêmement élevées.
Ni la date, ni le lieu exact de ces manœuvres n'ont été précisés mais ce type d'initiative provoque régulièrement la colère des autorités nord-coréennes qui les considèrent comme des provocations et des menaces. Donald Trump multiplie en effet les déclarations menaçantes contre la Corée du Nord après les tests de missiles balistiques et les essais nucléaires auxquels Pyongyang procède en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.