Pour sa part, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano déclare que la Corée du Nord "accroît rapidement son potentiel nucléaire". "Nous ne pouvons pas être optimistes. La situation est très mauvaise. Nous n'avons pas de raisons d'être positifs", déplore-t-il.
La guerre — une possibilité
La position du directeur de l'AIEA rejoint les récentes déclarations du nouveau secrétaire d'État américain Rex Tillerson pendant sa tournée asiatique. "La Corée du Nord doit comprendre que l'unique voie qui mène à un avenir sûr et économiquement prospère est l'abandon de l'élaboration de l'arme nucléaire, des missiles balistiques et d'autres armes de destruction massive", a-t-il ainsi déclaré pendant sa visite au Japon.
L'isolement total de la Corée du Nord du système financier mondial pourrait faire partie de cette "nouvelle approche", rapporte l'agence de presse Reuters se référant à ses propres sources au sein de l'administration du président américain Donald Trump. Les sanctions pourraient même frapper les banques et les compagnies chinoises qui coopèrent avec la Corée du Nord.
L'entretien téléphonique entre le nouveau président Donald Trump et le dirigeant de Taïwan Tsai Ing-wen est une autre pierre lancée en direction de la Chine. Cette dernière ne reconnaît pas Taïwan et jusqu'à présent, les présidents américains ne parlaient pas à ses dirigeants.
Ne comparez pas les pommes et les oranges
Un autre élément de ce plan est le déploiement dans la région du bouclier antimissile américain (ABM). Le ministère sud-coréen de la Défense a confirmé que le déploiement du système THAAD était prévu dans le district de Seongju sur l'ancien terrain de golf appartenant à la compagnie Lotte, qu'il avait commencé début mars et prendrait encore un ou deux mois. Washington insiste en disant que l'ABM est "uniquement destiné à protéger la Corée du Sud contre la menace nucléaire émanant de la Corée du Nord". Mais cela n'a convaincu ni Moscou ni Pékin.
Début mars, les États-Unis ont également ignoré la proposition de la Chine de suspendre les exercices militaires conjoints des USA et de la Corée du Nord en échange de la cessation des lancements par Pyongyang de missiles balistiques et des essais nucléaires. En réponse à cette proposition de compromis, le porte-parole du département d'État américain Mark Toner a déclaré: "Cette idée n'est pas viable car il est question de deux types d'activité militaire complètements différents. Cela revient à comparer des pommes et des oranges."