Le Liban représente aujourd'hui un champ de bataille entre Riyad et Téhéran, a déclaré à Sputnik l'écrivain et politologue libanais Sarkis Abu Zeid.
«Il s'agit en effet d'une sorte de guerre entre l'Arabie saoudite, l'Iran et le Hezbollah, dans lequel Saad Hariri a explicitement pris le parti du royaume. Même l'annonce de sa démission est venue de Riyad, ce qui est un message pour tous au Liban», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que cette démission remettait en cause la stabilité même du Liban.
«À présent, le pays entre dans une période extrêmement dangereuse, pendant laquelle une guerre civile peut éclater à tout moment, guerre dont aucun de nous ne veut», a prévenu Sarkis Abu Zeid.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le politologue libanais Nidal as Sabaa a relevé pour sa part qu'il s'agissait d'une démission pour le moins bizarre, annoncée par un Premier ministre absent du pays.
«Aussi, se demande-t-on à quel point cette démission est légitime. […] Aussi, le Président libanais Michel Aoun n'accepte-t-il pas la démission de son Premier ministre tant que celui-ci ne sera pas rentré au Liban pour expliquer sa décision», a indiqué Nidal as Sabaa.
Et de signaler que cette étrange démission avait coïncidé avec le renvoi de dizaines de personnalités haut placées en Arabie saoudite.
«Cette circonstance ne fait que multiplier les questions auxquelles nous espérons recevoir des réponses au retour de Saad Hariri au Liban», a conclu le politologue.
Alors que Saad Hariri est attendu au Liban, celui-ci semble ne pas être pressé de rentrer. Après une visite aux Émirats arabes uni, Hariri est retourné à Riyad.