Les forces de la coalition ont plus d'une fois attaqué des femmes et des enfants innocents, et le peuple en est fort préoccupé, a déclaré à Sputnik Vahid Mojda, ex-employé du ministère afghan des Affaires étrangères.
«Quelle que soit la province où ces opérations se déroulent, les étrangers affirment que les victimes en étaient des talibans et non des civils. C'est justement pour cette raison que les gens portent les corps inanimés jusqu'aux chefs-lieux des districts ou des provinces pour prouver qu'il s'agit bien de victimes civiles, de femmes et d'enfants», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l'actuel gouvernement afghan, qui n'est composé que de marionnettes entre les mains des États-Unis, n'attache pas d'importance à la mort de civils lors de ces attaques.
«Ce n'est pas une guerre contre le terrorisme. […] Les États-Unis ont déclenché la guerre en Afghanistan, guidés par leurs propres intérêts et soucieux de leurs propres profits. Cette guerre manque de sincérité», a constaté M.Mojda.
Selon un autre interlocuteur de Sputnik, Aziz Rafiie, directeur d'une association de la société civile d'Afghanistan, les victimes civiles attisent la haine que le peuple éprouve à l'égard des différentes parties du conflit, alors que les États-Unis ne font pas souvent de distinction entre ami et ennemi.
«Le gouvernement afghan n'a pas nettement défini "l'ennemi" dans sa stratégie et les États-Unis n'ont pas non plus indiqué nettement qui est l'ami et qui est l'ennemi. Les Américains qualifient tantôt d'amis, tantôt d'ennemis les talibans, bien qu'ils aient même déclaré un jour que les talibans ne constituaient plus de menace pour eux», a relevé l'expert.
Quoi qu'il en soit, Vahid Mojda s'est dit persuadé que le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan était une condition sine qua non de l'instauration de la paix dans le pays.
«Le peuple afghan doit réclamer le retrait des troupes étrangères du pays et, au lieu de faire confiance aux États-Unis, les Afghans doivent croire en eux. Les Afghans sont divisés par des milliers de divergences ethniques et autres, attisées par les étrangers. Et tant que des militaires étrangers y sont présents, nous ne pourrons pas espérer l'instauration de la paix dans le pays», a conclu M.Mojda.