Créé après la Seconde Guerre mondiale, le régime de non-prolifération nucléaire fait face à de nombreux problèmes et perd en efficacité, ont déclaré trois experts russes lors d'une présentation de l'ouvrage «Le monde polycentrique nucléaire: défis et potentiels».
Le Plan global d'action conjoint sur l'Iran sur le point de s'effondrer
«Si les États-Unis se retirent de cet accord provoquant son abrogation, ils porteront un préjudice irréparable à l'ensemble du système de la non-prolifération des armes nucléaires», a indiqué M.Arbatov.
L'absence de dialogue entre la Russie et la nouvelle administration américaine sur la réduction des armes nucléaires «un an après l'arrivée est un autre facteur négatif, d'après M.Arbatov.
Le Président américain Donald Trump a récemment annoncé que la Maison-Blanche et le Congrès examineraient les «inconvénients» de l'accord conclu avec l'Iran le 14 juillet 2015. M.Trump a refusé de confirmer au Congrès que l'Iran respectait l'accord sur son programme nucléaire avant de menacer de s'en retirer.
Danger d'essais nucléaires en Asie
«Ils se rendront compte du fait qu'il n'y aura plus de pressions», a-t-il indiqué.
Il a rappelé que l'Inde et le Pakistan n'étaient pas très enclins à se soumettre au régime de la non-prolifération, tout en restant de grandes puissances nucléaires.
«Cette dualité présente un danger pour la sécurité et la stabilité stratégique en Asie du Sud. Elle constitue aussi un risque pour la sécurité internationale et le régime global de la non-prolifération», a ajouté M.Topytchkanov.
La Corée du Nord a annoncé le 3 septembre avoir réussi l'essai d'une bombe à hydrogène destinée à équiper les missiles balistiques intercontinentaux. C'était le sixième test nucléaire de Pyongyang. Une semaine plus tôt, un missile balistique tiré à titre d'essai par la Corée du Nord avait survolé le territoire japonais.
Selon les hommes politiques occidentaux, les missiles intercontinentaux nord-coréens pourraient bientôt atteindre le territoire américain.
Manque de confiance global
«Le système [de contrôle des armements nucléaires, ndlr] continuera de s'effriter et deviendra de moins en moins efficace, s'il n'y a pas de progrès sur les autres volets, et notamment si Moscou et Washington ne parviennent pas à de nouvelles ententes au sommet», a déclaré Sergueï Oznobichtchev, responsable du département d'analyse politique et militaire au du Centre pour la sécurité internationale de l'Institut russe de l'économie et des relations internationales.
D'après le chercheur, les contacts actuels entre la Russie et les États-Unis ne correspondent pas «à la portée des problèmes à régler».