La Corée du Nord doit considérer comme un avertissement la décision des États-Unis d’envoyer un avion furtif B-2, capable de larguer des bombes nucléaires, dans la partie occidentale du Pacifique à la veille d’une visite du Président Donald Trump dans la région, a déclaré mardi à Sputnik Adam Broinowski, chercheur post-doctorant à l’Université nationale d’Australie.
«Ce serait un avertissement adressé à la Corée du Nord et indiquant que les États-Unis sont prêts et capables de l’attaquer», a estimé M.Broinowski.
Le Commandement stratégique américain, responsable de l’arsenal nucléaire, a annoncé dimanche avoir envoyé un bombardier furtif à long rayon d’action Northrop B-2 au-dessus du Pacifique pour «familiariser l’équipage aérien» et assurer «un degré élevé de préparation et d’efficacité».
Selon le chercheur, l’envoi d’un avion furtif capable de porter des armes nucléaires sert à appuyer la déclaration de James Mattis. Le chef du Pentagone a déclaré samedi à Séoul que les États-Unis n’accepteraient jamais la Corée du Nord comme une puissance nucléaire.
«Les propos de M.Mattis coïncident avec le vol du bombardier B-2. Ce bombardier donne du poids aux paroles de M.Mattis, il montre le sérieux de cette déclaration. Cela veut dire que la Corée du Nord ne peut pas discuter avec les États-Unis dans ces conditions […]. Cela prive la Corée du Nord des leviers que ce pays compte obtenir grâce à ses armes nucléaires, si des négociations ont lieu», a noté M.Broinowski.
D’après M.Broinowski, le vol d’un avion B-2 dans le Pacifique peut aussi «rassurer les alliés des États-Unis qui réfléchissent s’ils peuvent compter sur Washington en cas de conflit contre Pyongyang».
Au Japon, M.Trump s’entretiendra avec le premier ministre Shinzo Abe. Il pourrait soutenir l’idée de M.Abe de remilitariser les forces d’autodéfense japonaises. Pendant son voyage, le Président américain entend assurer Séoul que les États-Unis comptent renforcer leur présence en Corée du Sud.
«M.Trump mènera probablement des négociations avec le Japon et la Corée du Sud sur les livraisons de technologies militaires américaines en profitant de la prétendue menace nord-coréenne pour justifier l’augmentation des dépenses militaires», a conclu M.Broinowski.