Pour argumenter leur hypothèse, Netta Weinstein et ses collègues de l'Université de Cardiff ont analysé un échantillon de 2.316 personnes, de plus de 18 ans, passant régulièrement leur temps à jouer sur internet.Tous les bénévoles ont par la suite répondu à des questions concernant leur état de santé, leur activité physique ainsi que leur mode de vie. Les spécialistes britanniques se sont basés dans leurs recherches sur les critères élaborés par leurs collègues américains, notamment sur les mensonges concernant le temps passé à jouer, des dangers que cela représente pour les études ou le travail, etc.
«Nous n'avons pas trouvé beaucoup de gens avec ces problèmes cliniques», a rapporté Mme. Weinstein.
Ainsi, selon Weinstein, les gens pourraient se tourner vers les jeux s'ils se retrouvaient dans une situation désagréable. Six mois après le début de l'expérience, ceux dont la situation s'est améliorée ont perdu cet intérêt excessif pour les jeux.
Le traitement de cette dépendance inclût, entre autres, une analyse détaillée de la vie de la personne, en dehors des jeux, souligne le psychologue Kimberly Young. Selon elle, les joueurs acharnés devraient faire attention aux motifs qui les incitent à jouer autant et chercher des moyens différents pour satisfaire ces besoins.
Par contre, la spécialiste de l'Université de Nottingham Trent, Daria Kuss, critique les conclusions faites par l'équipe de Netta Weinstein. Pour sa part, les jeux représentent un véritable problème tandis que l'utilisation des enquêtes pour l'étudier n'est pas opportune.
«Si quelqu'un utilise des jeux pour satisfaire ses besoins psychologiques essentiels, cela peut devenir un problème puisque ces gens-là ne sont pas capables de le faire dans leur vie réelle», explique-t-elle.