En règles générale, les Algériens s'unissent de plus en plus tard et les mariages se font plus rares dans la société algérienne, constate l'enquête de l'Office national des statistiques (ONS) portant sur la situation démographique du pays, mais la sociologue algérienne Zahra Fasi a déclaré à Sputnik ne pas être tout à fait d'accord avec cette constatation.
«Il est vrai que les unions à un âge précoce ont toujours été typiques de la société algérienne, mais il n'est pas moins vrai non plus que le nombre de divorces y était tout aussi grand», a indiqué l'interlocutrice de Sputnik.
Et d'ajouter qu'à présent, les femmes ne veulent pas suivre aveuglement cette tradition, en préférant d'abord faire carrière.
«À mon avis, les statistiques évoquées sont erronées. Les mariages se font tous les jours chez nous, mais quant aux mariages précoces ou tardifs… Qui peut le définir? Se marier à 25 ou à 28 ans pour ne pas rester une "vieille fille"? Il serait plus correct de parler aujourd'hui de "mariages tardifs". Et après, comment ces statistiques prennent en compte celles qui se sont mariées tôt pour divorcer vers l'âge de 30 ans? C'est sans doute déjà une autre histoire», a souligné Mme Fasi.
Selon celle-ci, les mariages tardifs ne compliqueront pas la situation démographique.
«Il est beaucoup plus grave que les mariages précoces s'achèvent souvent par des divorces et brisent les destins des enfants. Il faudrait mieux que les gens fassent un choix plus pondéré et responsable de leur futur conjoint», a conclu la sociologue.
La société algérienne était connue pour des unions à un âge précoce, ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'âge du mariage est passé de 17-19 ans, en moyenne, à près de 30 ans pour les femmes et 33 ans ou plus pour les hommes. Les spécialistes estiment que le recul de l'âge du mariage est un phénomène sociologique qui s'explique par la rencontre de plusieurs facteurs démographiques, historiques, économiques, et socioculturels.