Le ministère afghan des Affaires des femmes a lancé un programme qui permettra au pays de mettre fin aux mariages précoces d'ici cinq ans, a déclaré à Sputnik Nabila Mosleh, vice-ministre afghane des Affaires des femmes.
"Nous travaillons sur un programme échelonné sur cinq ans qui permettra à l'Afghanistan d'éradiquer les mariages précoces, un phénomène néfaste pour la société (…). Presque tous les mariages précoces sont forcés. Les jeunes filles se marient sur décision de leurs tuteurs. Leurs époux sont généralement des hommes plus âgés qu'elles de plusieurs dizaines d'années", a indiqué Mme Mosleh.
"Quand un enfant se marie, cela a un effet négatif sur sa nouvelle famille et sur ses parents", a noté Mme Mosleh.
D'après la vice-ministre, il s'agit des problèmes de santé, d'un bas niveau d'instruction, des problèmes de socialisation.
Son ministère compte lutter contre les mariages précoces en coopération avec d'autres institutions afghanes et des organisations internationales.
"Les jeunes filles se retrouvent isolées, elles ne peuvent pas se sentir à l'aise. Les mariages précoces créent des conditions pour une inégalité des sexes et sapent les bases matérielles de la nouvelle famille", a précisé Mme Mosleh.
Elle a rappelé que les abus sexuels nuisaient à la santé des jeunes filles mineures et provoquaient des complications lors de la grossesse et de l'accouchement.
"Mais si des mères mineures donnent naissance à des enfants en bonne santé, il y a d'autres problèmes liés à la maternité. La mère doit être psychologiquement prête à éduquer ses enfants. Est-ce que les enfants peuvent éduquer d'autres enfants? La réponse est non", a déclaré la vice-ministre.
Qui plus est, la plupart des femmes enceintes afghanes vivent dans des conditions sanitaires insatisfaisantes. Cela explique le taux de mortalité élevé chez les mères et les nouveau-nés.
"Selon les dernières statistiques, rien qu'à Kaboul, 320 femmes sur 1.000 meurent tous les ans en donnant naissance à un enfant", a précisé Mme Mosleh.
"Les mariages entre enfants ou entre enfant et adultes constituent l'un des plus graves acte de violence", a conclu la vice-ministre.