La venue du Président égyptien indigne les ONG. Abdel Fattah al-Sissi, qui a entamé une visite officielle de trois jours en France, crée la polémique. En effet, plusieurs ONG dont Human Rights Watch (HRW) dénoncent les violations des droits de l'homme ainsi qu'une dérive répressive en Égypte. Ils accusent notamment les forces de sécurité égyptiennes d'avoir recours de «façon systématique» à la torture ou encore de pratiquer des exécutions extrajudiciaires, sans parler des arrestations pour des orientations sexuelles présumées.
La France doit-elle faire fi de la dérive répressive en Égypte afin de combattre le terrorisme?
«L'Égypte est le deuxième pays le plus touché par le terrorisme islamique dans le bassin méditerranéen après la Syrie (…). En 2015, il y a eu 354 morts en Égypte du fait du terrorisme, notamment les coptes et dans le Sinaï. À titre de comparaison, en France, nous en avons eu 254 en quatre ans.»
L'Égypte est un allié très important dans la lutte contre le terrorisme. L'Égypte est le pays où ont été créés les Frères musulmans dans les années 30.
Et d'ajouter,
Les Frères musulmans se donnent comme objectif de chasser les juifs de Palestine et d'installer partout dans tout le monde des États islamiques fondés sur la charia. D'ailleurs, le Président al-Sissi a eu une formule excellente: "un djihadiste est un frère musulman en phase terminale".»
«Amnesty International considère que sur les 192 pays membres de l'Onu, 113 pratiquent la torture. Si la France s'interdisait de parler à 113 pays du monde, on pourrait effectivement faire beaucoup d'économie sur nos relations internationales […]. Toutefois, ce n'est pas parce que c'est pratiqué par 113 pays qu'il ne faut pas le dénoncer mais ce n'est pas pour autant qu'il faut mettre ces pays à l'index parce que l'on a un ennemi qui pratique des atrocités bien supérieures, c'est l'islamisme radical.»
La France semble donc continuer à ériger les droits de l'homme comme valeurs universelles sans vouloir donner de leçon à l'Égypte.