Raqqa c'est une Dresde syrienne «rayée de la carte en 1945 par les bombardements anglo-saxons». C'est ainsi que le ministère russe de la Défense a réagi ce dimanche à la libération de Raqqa, annoncée par les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) et la coalition dirigée par les États-Unis.
«Aux yeux de Washington, Daech ne tenait en Syrie que Raqqa, ville provinciale peuplée avant la guerre de 200.000 habitants alors qu'au début de l'opération de la coalition, longue de cinq mois, il n'en restait pas plus de 45.000», a indiqué le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.
Évoquant l'aide financière aux populations de Raqqa que Paris, Washington et Berlin ont récemment annoncé débloquer, le porte-parole s'est interrogé sur le caractère sélectif de ce financement.
«Qu'est-ce qui détermine alors une telle hâte des capitales occidentales à octroyer une aide financière uniquement à Raqqa? Il n'en reste qu'une (explication, ndlr): l'aspiration à recouvrir les traces des bombardements barbares de l'aviation américaine et de la coalition qui ont enterré sous les ruines de Raqqa des milliers de civils qu'ils "libéraient" de Daech», a lancé M.Konachenkov.
«Nous avons rédigé une liste des localités qui ont le plus besoin de cette aide, sans classer les Syriens entre les "bons" et les "mauvais". Nous recevions la même réponse à chaque fois: nous ne pouvons pas et ne le ferons pas», a conclu le général.