La prise de Raqqa : «un tournant dans la guerre en Syrie»

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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La capitale de Daech a finalement été libérée à la mi-octobre par les Forces Démocratiques syriennes, milice arabo-kurde soutenue par les États-Unis. Débat animé par Rachel Marsden avec Jean-Pierre Duthion, ancien expatrié français à Damas, et Christian Chesnot, journaliste spécialiste du Moyen-Orient à France Inter.

Raqqa! Raqqa outragé! Raqqa brisé! Raqqa martyrisé! Mais Raqqa libéré! La capitale de Daech est tombée aux mains des FDS, forces arabo-kurdes soutenues par les États-Unis. Le « califat » ne s'étend plus que sur un espace désertique de 15.000 km2, à cheval sur la frontière irako-syrienne. La disparition prochaine de son territoire et l'élimination annoncée de ses combattants vont-elles laisseront-elles les frontières de l'avant-guerre inchangées?

Pour Jean-Pierre Duthion, consultant media et expatrié français en Syrie pendant dix ans, « la vraie question, c'est la partition de la Syrie qui va être faite ». Il considère aussi que la prise de Raqqa est avant tout « une victoire des Kurdes ». Il développe son propos en faisant référence à ses relations syriennes: « dans l'armée ou dans le gouvernement, pour eux, ils voient vraiment ça comme une victoire des Kurdes, ni une victoire des Américains, ni une victoire des démocrates syriens. » Jean-Pierre Duthion explique ainsi que les FDS sont « essentiellement des forces kurdes (…) elles ont quelques composantes arabes (ça doit être 10 ou 20%) qui n'ont pas du tout de pouvoir décisionnaire. »

Christian Chesnot confirme ce jugement: « pour les Kurdes, c'est un peu l'heure de gloire ». Le journaliste à France Inter et spécialiste du Moyen-Orient, souligne aussi que « la bataille de Raqqa qui est très symbolique notamment pour les Français parce que les auteurs des attentats terroristes à Paris, les cerveaux étaient à Raqqa. » Il estime en outre que « que c'est un tournant dans la guerre en Syrie. C'est vrai que pour les Kurdes qui ne veulent pas l'indépendance contrairement à leurs cousins irakiens, ils veulent surtout une autonomie au sein de la Syrie. » Un constat toutefois relativisé par Jean-Pierre Duthion.

Comment vont s'organiser désormais les combattants de Daech? Christian Chesnot constate qu'il « reste quelques villes à la frontière syro-irakienne » mais « c'est vrai que ça se rétrécit et c'est vrai que pour les djihadistes maintenant, il y a une nouvelle stratégie qui va être mise en œuvre, c'est-à-dire la clandestinité dans le désert, dans les tribus parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent plus tenir une ville et donc on va avoir droit à une campagne de harcèlement. »

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