Ce projet confirme le principe d'une seule Chine et contribue à la promotion des liens entre la Chine et le Panama, a déclaré dans un entretien accordé à Sputnik le directeur du Centre d'étude de la mondialisation et de la modernisation de la Chine, Wang Zhiming.
«De longues années durant, le problème taïwanais ne permettait pas au Panama de profiter des avantages que lui promettait la coopération avec le continent [la Chine continentale, ndlr]», a relevé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que Panama pourrait par ailleurs participer au projet la nouvelle route de la soie.
Les observateurs constatent qu'un nouveau précédent vient d'être créé au Panama quand Washington ne pourra tout simplement plus ne pas compter avec le renforcement du rôle de la Chine dans le monde et des positions du capital chinois en Amérique latine.
Le Président panaméen Juan Carlos Varela, qui se prépare à se rendre sous peu en Chine, a souligné lors du lancement du chantier que l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine avait ouvert de belles perspectives de coopération.
Panama avait si longtemps entretenu des liens officiels avec Taïwan au lieu de coopérer avec Pékin, parce que telle était tout simplement la volonté des États-Unis qui avaient auparavant interdit à Panama d'avoir des rapports avec l'URSS, a expliqué à Sputnik Alexandre Kharlamenko, de l'Institut russe de l'Amérique latine.
«Le fait que Panama a bravé cette fois l'interdiction américaine témoigne, d'une part, de l'influence croissante de la Chine dans le monde et, de l'autre, du renforcement des positions du Panama après la rénovation du canal et suite au redressement général de l'Amérique latine ces 15 dernières années», a retenu le politologue.
Et de conclure que le conflit entre le Panama et les États-Unis était déjà allé si loin que le gouvernement panaméen n'avait tout bonnement rien à perdre dans ses relations avec Washington.
Le futur port sera situé à Amador, à l'entrée côté Pacifique du canal de Panama. En vue de ce chantier qui devrait coûter 165 millions de dollars (140 M EUR) et être bouclé dans un an et demi, un consortium lie le groupe China Harbour Engineering Company (CHEC) et la société belge Jan de Nul. Ce chantier est le premier depuis l'établissement en juin 2017 de relations diplomatiques entre Pékin et le Panama qui avait alors rompu ses relations avec Taïwan.
La Chine est le deuxième plus important utilisateur du canal de Panama après les États-Unis.