Au menu, l'accès généralisé au Wi-Fi, des places en crèche supplémentaires ou encore l'allongement du délai de préavis de mutation. Pour Laetitia, présidente du collectif «Femmes de militaires en colère», pas de doute,
«Ce ne sont pas des mesures c'est de la poudre aux yeux.»
En effet, comme nous l'explique la présidente du collectif, certaines de ces mesures existaient déjà comme Internet, puisque dès 2008, elle utilisait Skype comme moyen de communication avec son mari déployé en Afghanistan. Une mesure d'autant plus compliquée à généraliser à tous les sites militaires que la quasi-totalité des réseaux Wi-Fi est vulnérable à des attaques qui permettent aux hackers d'avoir accès à certaines données sensibles. Parlant de Secret-Défense…
Par ailleurs, la proposition de la ministre des Armées concernant les places de crèches supplémentaires, qui sur le principe, pourrait être salutaire pour les familles de militaires, pose des problèmes en termes de réalisation:
«Elle [Florence Parly, ndlr] va construire des crèches? Lorsque l'on connaît les délais pour une place en crèche, que l'on soit militaire ou non, je ne vois pas pourquoi on ferait de la discrimination envers d'autres. Qu'est-ce que l'on va faire? On va réserver des places en crèches pour les militaires? C'est infaisable, tout le monde le sait. C'est totalement idéologique et stupide.»
«Pour que nos familles soient épanouies, il faut avoir son salaire. Aujourd'hui, nous avons soit des moins-perçus, soit des trop-perçus, des "terrains" [soldat sur le terrain, ndlr] qui ne sont payés que quatre ou six mois après. Les Sentinelles c'est la même chose, les OPEX aussi.»
Et la situation n'est malheureusement pas prête de s'améliorer, comme le déplore Laetitia.
«On nous explique que l'on reprend du Louvois pendant un certain temps. On utilise un nouveau logiciel, qui s'appelle Solde Source qui est expérimenté actuellement dans la marine nationale et c'est déjà une grosse catastrophe qui arrive partout en 2019 jusqu'en 2021.»
Au-delà de ces mesures, que les «Femmes de militaires en colère» jugent «très malvenues», c'est le manque de concertation qui irrite les membres du collectif. En effet, malgré leur tentative d'alerter le Premier ministre, qui avait d'ailleurs expliqué qu'il allait les inclure dans le processus, «aujourd'hui, nous sommes exclues et non inclues» regrette Laetitia.
«Nous savons très bien que cela ne va pas se régler d'un coup de baguette magique. Nous sommes prêtes à écouter les propositions, mais que l'on écoute aussi les nôtres. On aurait pu avancer sereinement, mais ce n'est pas le cas, on a voulu nous passer dans le dos, en disant: "regardez, on essaie de faire quelque chose", mais c'est ridicule», conclut Laetitia.