- Monsieur Kabachine, qu'est-ce que la nanothéranostique?
— La nanothéranostique est un domaine de la médecine qui combine la thérapie et le diagnostic à une échelle nanodimensionnelle. En l'occurrence, la maladie est traitée par des nanoparticules capables de remplir une fonction en cas d'excitation optique — ou autre. Par exemple, ces nanoparticules peuvent localement détruire une tumeur cancéreuse par surchauffe. Dans le même temps, la particule peut être fluorescente en cas d'excitation optique, ce qui nous permet de la détecter. Elle peut aussi servir de vecteur à un radionucléide qui peut remplir à son tour une fonction thérapeutique ou de visualisation. On obtient ainsi un système de diagnostic et de soin à trois niveaux.
- Quels matériaux sont utilisés en nanothéranostique? Quelles doivent être leurs propriétés?
- Quels sont vos pronostics pour l'avenir de la nanothéranostique? Quels sont vos objectifs aujourd'hui?
— Concrètement, nous pourrions appeler métaphoriquement notre tâche actuelle de "mariage entre la nanothéranostique et la médecine nucléaire". Nous pensons que la synthèse des méthodes de nanomédecine utilisant des nanomatériaux ultrapurs et biodégradables (qui se désintègrent dans l'organisme) et des approches uniques du MEPhI dans le domaine de la synthèse des radionucléides ouvre des perspectives pour la mise au point de technologies révolutionnaires de nanothéranostique dans le diagnostic et le traitement des maladies oncologiques.
Du point de vue des recherches, nos projets ont significativement avancé. Cependant, l'objectif final consiste à utiliser nos élaborations médicales dans la pratique. La prochaine étape sera de démontrer la vectorisation (direction dans laquelle se déplacent les nanoparticules) des médicaments sur les tumeurs simulées, puis de procéder aux essais cliniques en collaboration avec les médecins.