«En fait, il n'y a aucune intégration réelle. Ce n'est qu'un regard porté de l'extérieur, formé par un flux commercial».
En ce qui concerne le libre, l'expert reste sceptique.
«La politique d'intégration ainsi que le libre-échange sont des euphémismes. Dans quelle mesure ces accords commerciaux sont-ils libres?».
Selon M.Chimuris, c'est la politique de protectionnisme qui entrave le commerce mondial.
«Le protectionnisme des pays développés impose leur politique aux pays en développement».
Et l'élaboration des normes des organisations régionales, y compris du Mercosur, ne fait pas exception. Elles sont soumises à la logique du protectionnisme, explique l'expert.
«Les règles intérieures du Mercosur et des accords signés sont des normes protectionnistes, qui lient pieds et mains, et imposent des engagements plutôt qu'ils n'offrent la liberté».
«Quand on parle de l'Organisation mondiale du commerce, il s'agit d'un groupe de sociétés, et pas seulement de pays, parce que la Chambre de commerce internationale (CCI), qui regroupent les 140 plus grandes multinationales, est une partie de l'OMC et du conglomérat connu comme le Pacte mondial qui fonctionne sous l'égide de l'Onu».
À cause de ces imbrications, les négociations commerciales deviennent de moins et moins transparentes, souligne M.Chimuris.
«Les conditions sont connues une fois le conflit apparu. Les accords doivent être transparents et doivent contenir des règles claires pour que chaque pays sache quels investissements sont réalisés».
Le Mercosur est la communauté économique de l'Amérique du Sud, composée de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay, du Venezuela et de la Bolivie. Le Chili, la Colombie, l'Équateur et le Pérou ont un statut d'observateurs. L'organisation, fondée en 1985 (Mercosur depuis 1991), prévoit l'union douanière entre ses membres.