Le ministre polonais de l'Intérieur, Mariusz Błaszczak, a vertement critiqué le programme européen de répartition des demandeurs d'asile, annonçant que Varsovie n'avait pas l'intention de prendre en charge des migrants.
«Nous n'allons pas accueillir de migrants car nous l'avons déjà fait pour les Ukrainiens qui se trouvent actuellement en Pologne. Pour le moment, notre objectif principale est la sécurité et Varsovie n'acceptera pas ces risques», a-t-il déclaré, cité par l'agence PAP.
D'après le ministre, le mécanisme proposé par le programme ne sera pas efficace car il provoquera un flux encore plus important de migrants en Europe des pays asiatiques et africains.
M. Błaszczak est convaincu que dans ce cas-là, l'Europe aura l'affaire non pas à des milliers mais à des millions de demandeurs d'asile.
«Ce mécanisme doit être bénévole», a-t-il martelé.
Comme l'indique le ministre, on compte à l'heure actuelle plus d'un million d'Ukrainiens sur le territoire polonais qui «à la différence des musulmans, se sont très bien adaptés».
La question migratoire attise les tensions entre l'UE et la Pologne depuis 2015, lorsque les Vingt-Huit ont décidé à la majorité des voix de réinstaller dans 23 des 28 pays près de 120.000 réfugiés se trouvant dans l'Union, en plus des 40 000 demandeurs d'asile dont il avait été convenu.
La Pologne s'est alors engagée à accueillir 7.000 réfugiés. Or, quelques mois après l'arrivée au pouvoir du parti de Jaroslaw Kaczynski, Varsovie a réexaminé sa position, refusant d'installer les migrants sur son territoire.
La Commission européenne a ensuite lancé le 13 juin une procédure d'infraction contre trois pays membres, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, qui refusent toujours de participer au programme européen de répartition des demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce.