Si, dans son premier livre, Juan Pablo Escobar retraçait le parcours criminel de son père, le célèbre narcotrafiquant colombien Pablo Escobar, dans sa deuxième publication, il évoque les liens que ce redouté patron du cartel de Medellin entretenait avec l'Agence de lutte contre la drogue américaine (DEA) et la CIA.
«Il est évident que la DEA et la CIA étaient étroitement liées à tout cela, bien que j'ignore s'il s'agit de ces agences toutes entières ou d'agents isolés. Je ne veux pas généraliser et affirmer que ces agences y étaient impliquées dans leur intégralité, mais il y avait certainement des secteurs et des agents qui collaboraient avec mon père, cela les arrangeant dans l'exercice de leurs fonctions», a déclaré Juan Pablo Escobar à Sputnik en marge de la 40e Foire internationale du Livre de Montevideo, en Uruguay.
Et d'ajouter que la disparition de ce dernier avait divisé sa vie en «avant» et «après».
«On a toujours prétendu que mon père était prêt à payer la dette extérieure du pays, ce qui n'est pas du tout le cas. Il voulait tout simplement manifester sa puissance économique, dont l'importance reste toutefois inconnue», a indiqué l'interlocuteur de l'agence, souhaitant dissiper certains mythes entourant l'image du baron de la drogue.
Juan Pablo qui n'avait que seize ans à la mort de son père a dit comprendre qu'à cause des innombrables crimes commis par celui-ci, l'essentiel de l'attention du public se focalisait sur les conséquences négatives de son parcours.
«C'est naturel, mais c'est aussi très négatif, car cela nous montre comme des gens qui n'attachent de l'importance qu'à des faits négatifs», a-t-il déploré.
Juan Pablo n'est pas contre l'utilisation de l'image de son père, mais fustige la forme de cette présentation qui glorifie, bien qu'implicitement, son activité criminelle.
En effet, livres et films ne cessent de s'inspirer d'épisodes de l'histoire sanglante du baron de la drogue de quoi faire frémir le grand public.
«La plupart des films qui ont été faits sur mon père contribuent à la glorification de ses activités criminelles. Cela a un effet épouvantable sur l'esprit de jeunes adolescents. Beaucoup finissent par penser qu'être Pablo Escobar est une bonne idée, comme devenir un superhéros», a déclaré Juan Pablo dans une interview à la sortie de son livre.
Après l'assassinat de son père en 1993, avec sa mère et sa sœur, Juan Pablo a fui le pays. Ils ont changé de nom et il est devenu Juan Sebastián Marroquín.
À la différence de son père, il a choisi la voie de la paix et essaie de le faire comprendre par son histoire.
«Nous n'avons jamais applaudi à la violence perpétrée par mon père. En tant que fils et épouse, nous avons toujours essayé de lui faire comprendre les conséquences de sa cruauté et de le dissuader de poursuivre dans cette voie. Parfois, il nous écoutait, mais il n'en faisait qu'à sa tête», a constaté avec amertume l'interlocuteur de Sputnik.