La confrontation entre Washington et Ankara ne se terminera sans doute pas par le scandale diplomatique lié à la cessation mutuelle de délivrance des visas aux Turcs et aux Américains par les autorités des deux pays, a estimé pour RT le professeur turc Hüseyin Bağcı. Selon lui, les tensions entre la Turquie et les États-Unis iront croissant, car les deux parties sont prêtes à des actions résolues.
«Il est probable que les parties prendront de nouvelles mesures dans les jours qui viennent. C'est une situation indésirable pour les membres de l'Otan, elle est mauvaise pour la stratégie commune des alliés. Les relations n'ont pas encore touché leur plus bas, mais leur angle d'évolution ne promet rien de bon. On ignore jusqu'où les deux parties sont prêtes à aller. Dans tous les cas, les deux y perdront», a indiqué l'expert.
Les médias turcs expliquent cette guerre des visas entre missions diplomatiques américaine et turque par l'arrestation d'un employé du consulat des États-Unis à Istanbul, Metin Topuz. L'homme a été arrêté la semaine dernière pour des liens présumés avec les putschistes à l'origine du coup d'État avorté de juillet 2016. Les autorités turques attribuent la responsabilité de cette tentative de coup d'État l'organisation au prédicateur Fethullah Gülen (le mouvement Gülen, appelé PDY/FETÖ par le gouvernement turc), exilé aux États-Unis.
Metin Topuz est notamment accusé d'«espionnage», de tentative de renverser le gouvernement et de liens avec les réseaux de Gülen. Il est en outre accusé d'avoir eu des appels téléphoniques avec Zekeriya Öz, un ancien procureur en fuite, qui a été licencié avant les enquêtes sur une affaire de corruption présumée en décembre 2013 ayant visé notamment le Premier ministre de l'époque et actuel chef de l'État et son entourage.