Les États-Unis, qui souhaitent préserver leur influence au Proche-Orient, sont les premiers à s’opposer à la mise en place d’une alliance internationale de lutte contre le terrorisme, a déclaré lundi à Sputnik Mazhar Bagli, analyste politique et recteur à l’'université Hadji Bektaş Veli de Nevşehir, en Turquie centrale.
«Malheureusement, l’appel adressé par la Turquie aux acteurs internationaux principaux n’a pas entraîné la création d’une alliance diplomatique [antiterroriste, ndlr]. Les États-Unis sont la force principale qui empêche de créer une telle alliance», a indiqué M.Bagli.
Cette politique américaine explique la déclaration faite dimanche par le Président turc Recep Tayyip Erdogan qui a fustigé les pays occidentaux qui, selon lui, apportent un soutien aux terroristes.
D’après M.Bagli, lorsqu’il s’agit d’une assistance apportée aux terroristes, on pense d’abord à la création de l’infrastructure permettant aux organisations terroristes de promouvoir leurs idées et de recruter de nouveaux membres.
«Mais le soutien du terrorisme peut aussi prendre d’autres formes et aller jusqu’à l’octroi d’aide militaire par certains acteurs internationaux. Ces derniers temps, on en parle ouvertement», a rappelé l’analyste politique turc.
Le pays qui aide un groupe utilisant des méthodes violentes ou terroristes peut élargir son assistance à d’autres groupes terroristes à l’avenir. Pour Ankara, la violence et le terrorisme ne doivent pas corrompre la politique internationale.
«Il est inadmissible de faire des différences entre les organisations terroristes. Les acteurs internationaux qui soutiennent les terroristes du PKK le justifiant par la lutte contre Daech ne font que renforcer le monstre du terrorisme», a conclu M.Bagli.