La Chambre des communes du Canada a adopté le mercredi 4 octobre une loi analogue à l'acte américain Magnitski. Initialement prévue le 2 octobre, la troisième lecture du projet s'est finalement tenue deux jours plus tard. L'ensemble des 277 députés qui assistaient à la séance ont voté en faveur de cette loi.
«La loi S 226 approuvée aujourd'hui nous donnera des moyens pour engager des poursuites contre les contrevenants aux droits de l'homme et à la lutte contre la corruption», a indiqué sur Twitter la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
Chrystia Freeland, une Canadienne de descendance ukrainienne réputée pour sa position antirusse dure face à la réunification de la Crimée avec la Russie et au conflit dans le Donbass, a promis au cours de la campagne électorale de 2015 que le Parti libéral, dont elle est membre, fera tout son possible pour obtenir l'adoption d'une version canadienne de l'acte Magnitski.
De son côté, la diplomatie russe a menacé hier de riposter si le Canada adoptait la loi. «Nous mettons à nouveau en garde qu'en nous appuyant sur le principe de réciprocité, face au renforcement de la pression par le biais des sanctions, nous élargirons la liste des activistes canadiens interdits d'entrée en Russie», a fait savoir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Sergueï Magnitski était avocat au sein d'un cabinet juridique américain qui fournissait des conseils au fonds d'investissement britannique Hermitage Capital. Cette société et son patron, William Browder, se sont retrouvés, dès 2005, dans le collimateur de la justice russe.
Arrêté en 2008 pour fraude fiscale, Sergueï Magnitski est décédé en détention provisoire dans une prison de Moscou en novembre 2009. Sa mort a eu un fort retentissement en Russie et dans le reste du monde.