Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a tenté de calmer la polémique suscitée par ses propres propos sur la Libye.
Boris Johnson était (de nouveau) sous le feu des critiques, mardi, après avoir déclaré que la Libye pourrait devenir attractive pour les touristes et les investisseurs si toutefois elle parvenait à «se débarrasser des cadavres».
«Ils ont une vision brillante, celle de faire de Syrte […] le prochain Dubaï. La seule chose qu'ils ont à faire, c'est de se débarrasser des cadavres et alors nous arriverons», a-t-il lancé avant de passer à un autre sujet.
Dans une série de messages postés sur Twitter, tard dans la nuit, il a tenté de rectifier le tir en affirmant qu'il parlait des cadavres piégés laissés dans la ville libyenne par le groupe djihadiste Daech.
«C'est une honte que des personnes sans connaissance ni compréhension de la Libye souhaitent politiser la réalité effroyablement dangereuse de Syrte», a-t-il notamment écrit.
Shame people with no knowledge or understanding of Libya want to play politics with the appallingly dangerous reality in Sirte
— Boris Johnson (@BorisJohnson) 3 octobre 2017
Emily Thornberry, porte-parole du Parti travailliste pour les affaires étrangères, a jugé pour sa part que la plaisanterie de Boris Johnson était déplacée et honteuse et s'est demandée si Theresa May le sanctionnerait.
«Parler de ces morts comme d'une plaisanterie, comme d'un simple désagrément avant que les investisseurs britanniques ne transforment la ville en station balnéaire, est incroyablement grossier, impitoyable et cruel», a déclaré l'élue. «Il y a un moment où la bouffonnerie doit cesser», s'est-elle exclamée.
Sa nomination l'an dernier au poste de ministre des Affaires étrangères a donné une nouvelle dimension à ses gaffes, au moment critique où le Royaume-Uni négocie son retrait de l'Union européenne.
Sa vision du Brexit l'a notamment amené à déclarer à un journal tchèque que le fait de considérer la liberté de circulation des personnes au sein de l'UE était «des conneries».
Il a également indiqué au ministre italien du Développement économique que Rome devrait soutenir l'accès britannique au marché unique si son pays voulait maintenir ses ventes de Prosecco au Royaume-Uni.