La physique connaît depuis longtemps les ondes mécaniques et électromagnétiques, qui se caractérisent par l'absence de transmission de matière en direction du mouvement de l'onde — les particules ne faisant qu'osciller près de leur point d'équilibre. Les ondes portent pourtant l'énergie de ces fluctuations d'un point de l'espace vers un autre. S'il s'agit des ondes mécaniques, ces particules peuvent être des atomes ou des molécules, tandis que les ondes électromagnétiques sont suscitées par le mouvement des charges accélérées.
Pour mieux se représenter les ondes gravitationnelles, on peut les comparer au jet d'une pierre dans l'eau, qui entraîne la création de «cercles». Imaginons que l'eau est l'espace-temps de notre univers, et que la pierre est un trou noir: les ondes sont les fluctuations de l'espace qui se propagent dans le temps à la vitesse de la lumière.
Mais quand a-t-on définitivement découvert ces ondes furtives et mystérieuses? L'Observatoire d'ondes gravitationnelles par interférométrie laser (LIGO) a été muni d'un détecteur de 4 kilomètres de long composé de 4 miroirs larges (34cm de diamètre chacun) fixés aux bouts de deux tubes perpendiculaires — les "épaules du détecteur". Ils ont été placés sur plusieurs supports afin de les empêcher de vibrer. Le système est par ailleurs placé dans un vide total pour que la lumière ne puisse pas se dissiper à cause de particules occasionnelles. Lors du passage d'une onde gravitationnelle, les miroirs commencent à vibrer. Ils reflètent la lumière qui est ensuite captée par le séparateur. La phase de la lumière change sous l'influence de l'onde gravitationnelle, ce qui est enregistré par l'interféromètre.
Pour le moment, on a enregistré quatre sursauts d'ondes gravitationnelles. Les chercheurs ont également mis en exploitation le troisième détecteur, VIRGO, permettant d'établir l'origine de l'onde de manière beaucoup plus exacte.
La preuve de l'existence de ce nouveau type d'ondes a confirmé la justesse de l'approche géométrique de la gravitation, qui sert de fondement à la théorie de la relativité générale. Il est possible que les ondes gravitationnelles nous permettent désormais de trouver des réponses aux questions les plus compliquées concernant notre Univers.