En parlant de l'avenir de l'UE, Emmanuel Macron a proposé des initiatives tous azimuts, allant de la défense à l'économie, de la fiscalité à l'éducation, pour sortir l'Europe de «la glaciation» et «la rendre au peuple».
Le chef de l'État français a qualifié l'Union européenne de «trop faible, trop lente, trop inefficace», a rappelé à Sputnik Andreas Wehr, spécialiste de l'Europe, ajoutant qu'il était d'accord avec cette évaluation d'Emmanuel Macron, mais qu'il doutait de la réussite de ses initiatives.
«L'Union européenne est confrontée effectivement à de gros problèmes, […] qu'il s'agisse des demandeurs d'asile, de la crise grecque ou du Brexit. Mais on se demande si les initiatives de M.Macron, portant sur de profondes transformations des institutions européennes, tombent au bon moment», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les thèses centrales du discours du Président français sur la politique économique et financière avaient été plutôt rejetées.
«Même l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) y a réagi avec une extrême réserve. Qui plus est, l'idée de M.Macron sur la politique d'intégration ne trouvera sans doute pas non plus d'appui», a estimé le politologue.
Il pense toutefois que le Président français sera soutenu dans les questions relatives à l'octroi d'asile, à la garantie de la sécurité des frontières extérieures de l'UE, à sa politique étrangère commune et à sa politique de sécurité.
«L'idée d'accepter dans la zone euro la Pologne, la Hongrie et même la Roumanie a été accueillie de façon très sceptique, voire critiquée, de crainte d'admettre des pays aussi faibles que la Grèce ou le Portugal en ce moment», a poursuivi M.Wehz.
Selon ce dernier, le Président français a mal choisi le moment pour exposer ses initiatives, l'UE devant d'abord s'attaquer à une multitude d'autres problèmes.