Ces exercices de militaires turcs et irakiens pourraient faire partie d'un plan visant à instaurer le contrôle de Bagdad sur les postes-frontières qui sont actuellement contrôlés par le Kurdistan irakien, a déclaré Ali Er à Sputnik.
«Je pense qu'on doit évaluer ces manœuvres comme une démarche des pays de la région souhaitant dissuader, dans le cadre du droit international, le Kurdistan irakien de la proclamation de l'indépendance et ce, indépendamment des résultats du référendum», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les postes-frontières irakiens dans cette région étaient contrôlés par les Kurdes qui en tiraient d'importants avantages économiques.
«Compte tenu de tout cela, je ne serai guère étonné si dans les jours qui viennent, des unités mixtes des forces armées turques et irakiennes lancent une opération visant à instaurer le contrôle sur le territoire frontalier dans la région du poste-frontière de Khabour et des zones douanières du côté de l'Irak qui sont à présent contrôlées par les Peshmergas kurdes», a expliqué le général.
Selon celui-ci, les actuels exercices conjoints pourraient constituer les derniers préparatifs techniques d'une telle opération.
De manière générale, ces manœuvres sont considérées dans la région et dans le monde comme une réaction au référendum d'indépendance organisé au Kurdistan irakien.
Les Kurdes d'Irak ont voté massivement lundi en faveur de leur indépendance mais ce projet, qu'ils chérissent depuis un siècle, risque de provoquer une escalade des tensions en raison du refus total du pouvoir central de voir le pays amputé de sa région nord.
La Turquie et l'Irak ainsi que la Syrie, trois pays ayant des minorités kurdes, ont vivement dénoncé le référendum car ils craignent que cela ne fasse tache d'huile et que la carte de la région issue de la Première Guerre mondiale ne soit redessinée.
À New York, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres s'est dit «préoccupé» par le risque de déstabilisation, appelant au «dialogue et à des compromis».