Les Kurdes d'Irak ont voté massivement lundi en faveur de leur indépendance, mais ce rêve qu'ils chérissent depuis un siècle risque de provoquer une escalade en raison du refus total du pouvoir central de voir le pays amputé de sa région nord.
Cependant, le Président du Kurdistan, Massoud Barzani, a affirmé que le référendum ne serait pas aussitôt suivi d'une déclaration d'indépendance mais marquerait le début de «discussions sérieuses» avec Bagdad pour régler les contentieux.
Les 12.072 bureaux ont fermé à 16h00 GMT (19h00 locales) après la prolongation d'une heure de la consultation face à l'afflux des votants, selon les autorités kurdes. Plus de 3,3 millions de personnes sont venues voter, soit 72,16% des inscrits, selon la commission électorale.
En présence des députés arabes et en l'absence de leurs camarades kurdes, le Parlement à Bagdad a appelé le même jour au déploiement de l'armée dans les zones que se disputent le pouvoir central et la région autonome du Kurdistan.
La Turquie et l'Irak ainsi que la Syrie, trois pays ayant des minorités kurdes, ont vivement dénoncé le référendum car ils craignent que cela ne fasse tache d'huile et que la carte de la région issue de la Première Guerre mondiale ne soit redessinée.
À New York, le chef de l'Onu Antonio Guterres s'est dit «préoccupé» par le risque de déstabilisation, appelant au «dialogue et à des compromis».