Le référendum s'est déroulé sans problèmes et sans aucune pression, alors que toutes les mesures de sécurité avaient été prises, a déclaré à Sputnik Muna Kahveci.
«Nous sommes reconnaissants à notre peuple pour ce scrutin. Nous lui sommes reconnaissants pour l'expression démocratique de sa volonté politique. Nous n'avons pas adopté de position contre le gouvernement irakien. Nous avons organisé le référendum parce que notre peuple l'a voulu, et nous avons respecté ce désir. Et maintenant, nous entendons mener un dialogue avec les autorités centrales», a indiqué l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que ce dialogue devrait permettre de surmonter toutes les divergences entre le gouvernement régional du Kurdistan et celui de Bagdad.
«On va entamer des négociations avec Bagdad, et Bagdad ne doit pas fermer la porte devant nous, car nous sommes en possession d'un atout qu'est le référendum, et toutes les parties doivent compter avec cela et respecter ses résultats», a souligné Mme Kahveci.
Selon cette dernière, la délégation qui sera envoyée à Bagdad comprendra des représentants de bien des partis politiques et de tous les groupes ethniques du Kurdistan irakien, y compris des Turkmènes.
«Les membres de cette délégation vont exprimer à Bagdad les désirs et les aspirations de tout le peuple kurde», a conclu l'interlocutrice de Sputnik.
Les Kurdes d'Irak ont voté massivement lundi en faveur de leur indépendance mais ce projet, qu'ils chérissent depuis un siècle, risque de provoquer une escalade des tensions en raison du refus total du pouvoir central de voir le pays amputé de sa région nord.
La Turquie et l'Irak ainsi que la Syrie, trois pays ayant des minorités kurdes, ont vivement dénoncé le référendum car ils craignent que cela ne fasse tache d'huile et que la carte de la région issue de la Première Guerre mondiale ne soit redessinée.
À New York, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres s'est dit «préoccupé» par le risque de déstabilisation, appelant au «dialogue et à des compromis».