«Après l'échec des mises en garde hystériques contre l'influence russe sur la campagne électorale, quelqu'un essaie toujours de "trouver" au moins des hackers russes même à la fin de la course [au Bundestag, ndlr]», a déclaré à Sputnik Jens Berger, du journal en ligne Nachdenkseiten.
Or, lors d'une discussion professionnelle au Bundestag en janvier, certains experts ont constaté que l'influence des bots sur les réseaux sociaux était fort exagérée.
«Il est pratiquement impossible d'attester leur impact véritable sur la formation de la volonté politique», a constaté Simon Hegelich, universitaire de Munich.
Linus Neumann, de l'association des hackers allemands Chaos Computer Club, a estimé lui aussi que l'influence des bots sociaux était extrêmement surévaluée.
«Les milieux politiques veulent tout simplement détourner ainsi l'attention de la perte de confiance générale des citoyens», a indiqué M.Neumann, insistant par ailleurs sur un nombre plutôt insignifiant d'utilisateurs de Twitter en Allemagne.
Alexander Sander, de Digitale Gesellschaft, organisation qui défend les droits des internautes, s'est dit pour sa part persuadé que s'il s'agissait effectivement d'une ingérence des bots, les utilisateurs seraient capables de s'en rendre compte.
«Par ailleurs, l'Alternative pour l'Allemagne s'est publiquement prononcée contre l'usage des bots dans la campagne électorale. […] Qui plus est, certains bots utilisaient dans leurs messages aussi bien le russe que l'anglais, ce qui montre que les personnes ayant inspiré ces attaques sur Internet n'essayaient même pas de cacher quoi que ce soit. […] S'il s'agissait vraiment d'une tentative de la Russie d'influer sur les élections, elle aurait pris une toute autre forme», a-t-il relevé.
Pour bien des experts une chose est claire. Des centres outre-Atlantique, tels que l'Atlantic Council, nomment l'ennemi en la personne de la Russie et des Russes. Cela se rapporte également aux allégations, selon lesquelles Moscou menace l'Occident, en influant sur les élections. Bien que gratuites, ces accusations ne restent toutefois pas sans conséquences.