Comme la menace terroriste persiste en Europe, le contrôle des passeports aux frontières intérieures de l'Union européenne est une bonne mesure, a estimé Wolfang Bosbach, spécialiste des questions de sécurité, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Les frontières extérieures de l'espace Schengen ne sont pas suffisamment fiables», a-t-il déclaré.
Un autre interlocuteur de l'agence, Rainer Wendt, président du syndicat fédéral des policiers, admet que personne en Europe ne souhaite évidemment ni le retour de postes-frontières ni des longues files d'attente de voitures. Aussi, propose-t-il de faire appel à des caméras cachées.
«Des policiers expérimentés devront veiller à la situation à la frontière et vérifier les voitures et les personnes éveillant des soupçons», a-t-il estimé.
Et d'ajouter que pour le moment, on manquait de personnels et de matériel, ce qui expliquait, notamment en Autriche, des postes-frontières stationnaires.
«Dans la lutte contre le terrorisme, il s'agit des vies humaines. Aussi, devons-nous ne pas admettre que les terroristes s'infiltrent en Europe», a souligné M.Wendt.
Soutenues par trois autres pays membres de l'espace Schengen, notamment l'Autriche, le Danemark et la Norvège, la France et l'Allemagne demandent à l'Union européenne de rétablir le contrôle des passeports aux frontières intérieures dans la zone de libre circulation. Ces cinq États souhaitent soumettre une proposition de législation à la Commission européenne pour «amender les dispositions de l'article 25 des accords Schengen qui fixe les conditions d'un rétablissement temporaire des contrôles frontaliers quand il existe une "menace grave" en termes de sécurité».
Ces pays exigent notamment que la période de réintroduction de contrôles frontaliers, limitée à six mois (et à deux ans dans un cas exceptionnel), soit prolongée à deux ans (et à quatre ans dans un cas exceptionnel).
Aujourd'hui, seule la France a rétabli des contrôles à ses frontières au motif de la menace terroriste.