Ces manœuvres russo-biélorusses n'ont rien d'extraordinaire et sont plutôt un événement routinier qui est organisé de temps en temps par les armées de n'importe quel pays, y compris par ceux de l'Otan, a indiqué à Sputnik Boris Chmelev, expert auprès de l'Institut de l'Europe de l'Académie des Sciences de Russie.
«On nous reproche entre autres un manque transparence et un certain sens caché et dangereux, mais il n'en est rien en réalité. Le ministère russe de la Défense a déjà expliqué que Zapad signifie tout simplement que ces manœuvres se déroulent dans la partie ouest de la Russie», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter concernant la «transparence» que des représentants de l'Otan, de l'OSCE, de l'Onu et même de la Croix-Rouge assistaient à titre d'observateurs indépendants aux manœuvres «Zapad-2017», et cela sans compter les attachés militaires des pays de l'Alliance accrédités à Moscou ou à Minsk et un groupe très important de journalistes.
«Par ailleurs, je tiens à souligner que les exercices Zapad-2017 associent, comme il l'a été déclaré, 12.700 militaires et non plus de 100.000! Je ne sais pas qui a fourni au ministre polonais de la Défense cette information erronée. Quoi qu'il en soit, personne n'entend transformer ces manœuvres en opération d'invasion des pays voisins, notamment de la Pologne. Personne n'a l'intention de lancer nos troupes vers la Vistule. Ce n'est qu'un délire pur et simple», a poursuivi M.Chmelev.
Selon ce dernier, tout porte à croire que le gouvernement du parti Droit et Justice (PiS) entretient spécialement une atmosphère de tension en Pologne et conforte les états d'esprit antirusses pour justifier la présence des militaires américains sur le sol polonais, ainsi que le déploiement dans le pays du bouclier antimissile américain.
«En outre, il est plus facile d'augmenter les dépenses militaires dans un climat de russophobie», a résumé le spécialiste des problèmes internationaux et des relations Russie-Otan.
Les exercices stratégiques conjoints Zapad 2017 de l'Union Russie-Biélorussie rassemblent quelque 12.700 militaires, dont 5.500 russes, 70 avions et hélicoptères, jusqu'à 680 véhicules de combat, y compris 250 chars, environ 200 pièces d'artillerie, des mortiers et des lance-roquettes multiples, ainsi qu'une dizaine de navires.
Les médias polonais évoquent des scénarios éventuels de Troisième Guerre mondiale. Certains experts prétendent même que les troupes russes pourraient même avancer jusqu'à la Vistule. Qui plus est, le ministre polonais de la Défense nationale, Antoni Macierewicz, a déclaré dans une interview accordée à Polskie Radio et au site onet.pl qu'au cours de ces exercices militaires russo-biélorusses, il y aurait «100.000 hommes et même plus amassés» à la frontière avec l'Europe et non 12.700 hommes, comme il avait été annoncé. M.Macierewicz s'est aussi dit persuadé que «Vladimir Poutine n'arriverait pas à intimider la Pologne».
La Russie, quant à elle, rejette catégoriquement tous ces soupçons et accusations et revendique le droit d'organiser des manœuvres sur son territoire et celui de la Biélorussie, un de ses alliés stratégiques et économiques.