Le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, a confié dans une interview accordée à Associated Press les pertes humaines que l'Irak avait subies dans le cadre de la libération de Mossoul contre les terroristes de l'État islamique. Selon lui, entre 970 et 1.260 civils ont été tués lors des neuf mois d'affrontements.
«Nous avons essayé de faire tout notre possible pour défendre les civils, ce que nos forces de sécurité ont payé cher», a-t-il souligné, en ajoutant que le nombre des militaires tués a dépassé de deux fois celui des victimes civiles.
«Rien n'indique qu'il s'agît d'abus systématiques des droits de l'homme», a-t-il martelé.
Plusieurs organisations internationales des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, s'indignent du prix qu'il a fallu payer pour la prise de Mossoul. Les militants insistent sur une enquête internationale rigoureuse qui permettrait d'identifier les responsables des crimes de guerre.
D'après AI, plus de 5.800 civils ont été tués dans une «série d'attaques impitoyables et illégales» de la coalition internationale dirigée par les États-Unis et des forces gouvernementales entre le 19 février et le 19 juin 2017 seulement. Le rapport d'AI cite un exemple: dans une tentative de neutraliser deux tireurs d'élite de Daech dans une banlieue de Mossoul, al-Jadid, les forces de la coalition ont lancé une bombe aérienne dont l'explosion a fait au moins 105 morts parmi les civils.
L'offensive de l'armée irakienne visant à éliminer les djihadistes de Daech de la province de Ninive et de sa capitale, Mossoul, a été lancée en octobre 2016. Les troupes gouvernementales étaient appuyées par des milices populaires et l'aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Le 9 juillet, le commandant adjoint de l'unité de lutte antiterroriste, le lieutenant-général Abdel Wahab al Saidi, a hissé le drapeau irakien au-dessus du dernier repaire des terroristes dans la vieille ville de Mossoul, ce qui a signifié la complète libération de la rive occidentale du Tigre.