Ces accusations portent plutôt sur les milieux au pouvoir aux États-Unis et non sur les fabricants d'armes tchèques, a déclaré à Sputnik Jan Skalický, président de l'Association des fabricants et des fournisseurs d'armes et de munitions.
«Je ne pense pas que des entreprises tchèques commettent de tels forfaits comme l'est celui de la livraison d'armes à des terroristes. Qui plus est, je ne peux même pas m'imaginer qu'un fabricant d'armes tchèque demande au ministère de l'Industrie et du Commerce une autorisation appropriée, ce que la loi 38/1994 oblige à faire, en indiquant des terroristes en Syrie comme destinataires. De telles demandes relèvent des services de renseignement et de sécurité», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il était tout simplement impossible que les forces armées ou le gouvernement du pays couvrent de telles opérations commerciales.
Selon M.Skalický, la réputation de la République tchèque et des fabricants d‘armes tchèques viendrait à en pâtir si l‘on apprenait qu'un vendeur savait que ses armes étaient destinées à des terroristes.
«À chaque fois que l'on découvre des armes entre les mains des terroristes, des discussions éclatent pour en établir la provenance, mais les marques qu'elles portent ne donnent en règle générale qu'une réponse partielle à cette question», a indiqué le responsable.
Selon ce dernier, il est difficile de juger de l'ampleur de ce commerce opaque.
«Quoi qu'il en soit, personne n'en fait la publicité», a-t-il estimé.
Selon une enquête menée par l'OCCRP, le Pentagone aurait dépensé près de 2,2 milliards de dollars pour l'achat d'armes de type soviétique destinées aux rebelles syriens, cette méthode utilisée par les États-Unis depuis des années leur permettant de brouiller les pistes.