Certains parlent de «serrage de boulons» et disent que la Chine enterre la crypto-industrie. Mais en réalité cette décision sévère des autorités pourrait révéler l'intention de Pékin à s'emparer discrètement de l'économie numérique mondiale. Et la Chine l'a déjà fait plusieurs fois dans d'autres secteurs économiques. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Selon une étude d'Ernst&Young de 2015, l'activité des investisseurs chinois s'étend sur 156 pays et régions. Depuis 2008 Pékin mène activement une politique de location ou d'achat de terres arables dans le monde entier: de l'Amérique latine à l'Afrique.
La même chose se produit aujourd'hui avec la crypto-industrie. La Chine demeure le leader de la production mondial du bitcoin (au moins 56%), tandis que les USA qui la suivent ne minent que 16%. Sachant que la capitalisation du bitcoin avant l'interdiction s'élevait à 70 milliards de dollars.
Au premier semestre 2017 la somme totale obtenue dans le cadre de l'ICO s'est élevée à 1,6 milliard de dollars, sachant que les projets chinois ont attiré 383 millions de dollars de 105.000 investisseurs.
Les détenteurs chinois de bitcoins et d'autres cryptomonnaies privés de la possibilité d'effectuer des échanges en monnaies virtuelles en bourses locales, ainsi que d'investir dans leurs projets de l'ICO, seront contraints de quitter le pays pour investir dans des projets à l'étranger. Ils se dirigeront également vers des régions plus libérales. Et en ce sens Singapour pourrait devenir la nouvelle Mecque numérique, qui plus est les lois locales y contribuent.
Ainsi, paradoxalement l'interdiction non seulement n'enterrera pas la crypto-industrie chinoise, mais au contraire elle permettra à Pékin de devenir une hégémonie de l'économie numérique.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.