«Effectivement, [après les sanctions, ndlr], on pouvait observer un certain vide et la nature ne supporte pas cela. Ainsi, nos agriculteurs ont fait tout leur possible pour combler les niches qui se sont créés à cause du manque de produits étrangers sur les étalages. Le consommateur attendait une réponse de notre part (…) Pourquoi avons-nous choisi сe type de fromage? Quoi qu'il en soit, tôt ou tard, les sanctions vont être levées. Cela signifie que les fromages durs, comme le Parmesan, seront de retour, tandis que les fromages à pâte molle sont difficilement transportables. Ayant occupé cette niche, j'espère que nous serons toujours choisis auprès de nos consommateurs», a-t-il argumenté.
Le directeur général ne cache pas non plus que l'arrivée sur le marché de nouveaux produits aurait été beaucoup plus difficile sans le soutien des partenaires français comme, notamment, «Business France Russie» ou encore l'Union française des retraités qui ont su non seulement aider à résoudre certaines formalités techniques, mais partager leur expérience professionnelle dans ce domaine.
«Nos partenaires nous ont beaucoup aidé. Comme, par exemple, la société Business France. Grâce à la coopération avec cette organisation, nous avons pu avoir le résultat que nous avons aujourd'hui. Nous sommes toujours en contact avec l'Union françaises des retraités qui envoie à travers le monde des spécialistes, des personnes âgées, qui ont la possibilité de partager leur expérience. Ainsi, un Français, Michel, nous aide à apprendre les technologies de la production de fromage, à mettre au point les équipements. Il travaille beaucoup avec nos spécialistes. Cette année, nous l'avons déjà accueilli trois fois et il viendra encore au moins trois fois pour nous aider à perfectionner notre produit et à le rendre identique à la production que l'on peut trouver à l'étranger», a-t-il poursuivi.
En outre, la société Business France Russie a aidé l'usine russe à réaliser le transfert des chèvres, à savoir plus de 1000 têtes.
Comme le souligne Ilya Bondarev, tous les animaux sont en bonne santé et se sont bien adaptés au climat russe de l'Oural.
«Nous avons tout fait pour que nos animaux se sentent chez eux, comme s'ils étaient dans leur deuxième maison», sourit le directeur.
Cette coopération franco-russe serait, dans le même temps, bénéfique pour les deux pays, estime M.Bondarev.
«Le business est multifacettes. Il y a la livraison des animaux, des équipements, des ferments. Tout cela fait aussi partie du business. Ce n'est pas seulement la livraison des produits déjà préparés. C'est la raison pour laquelle je pense que les Français doivent être aussi contents du développement de cette branche. Je suis convaincu que le commerce de tous les composants de ce business serait non moins avantageux pour la France que la livraison des produits déjà fabriqués», a-t-il relaté.
Par ailleurs, si nous regardons le titre du produit «Le Cœur du Nord», nous voyons la référence qui est faite vers le pays d'origine, qui est la France.
«Nous avons beaucoup réfléchi et nous souhaitions avoir une tonalité française dans le nom. Comme vous le savez, en France il y a beaucoup de fromages avec la même consonance, comme, par exemple, Cœur de Normandie, Cœur de France et puisque nous sommes beaucoup plus au nord, nous avons baptisé notre produit "Le Cœur du Nord"», a-t-il conclu.
UGMK-Agro, usine laitière située dans l'Oural, en Russie, a lancé la production des fromages de chèvre à croûte fleurie. Le producteur envisage de traiter jusqu'à 100 tonnes de lait de chèvre pour fabriquer environ dix tonnes de fromage par mois.