Le Pentagone octroiera jusqu'à 2,2 milliards de dollars destinés à l'acquisition d'armes et de munitions de style soviétique pour les rebelles syrien, selon les résultats d'une enquête conjointe du Projet de reportages sur le crime organisé et la corruption (OCCRP) et du Réseau du journalisme d'enquête des Balkans (BIRN).
Les armes, selon les enquêteurs, sont transportées par mer et par terre d'Europe vers la Turquie, la Jordanie et le Koweït. Puis à bord d'hélicoptères ou de camions, elles sont acheminées aux alliés des États-Unis dans le nord et le sud de la Syrie.
Les documents, en revanche, ne contiennent pas d'informations qui indiqueraient directement le destinataire. Une telle pratique menace de réduire à néant les efforts internationaux visant à combattre le trafic d'armes, selon des experts.
À en croire des milliers de documents d'achat, vers mai 2017, le SOCOM (Special Operations Command) des États-Unis aurait acheté à la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie, la Serbie, l'Ukraine, la République tchèque, le Kazakhstan, la Bosnie et Herzégovine des armes et munitions pour un montant de 238,5 millions de dollars. 172 millions y seraient consacrés dans l'exercice financier 2017. En outre, l'administration Trump a demandé ou prévu à ces fins dans le budget de 2018 encore 412 millions de dollars.