L'agence Sputnik s'est entretenue avec Mary-Françoise Renard, responsable de l'Institut de recherche sur l'économie de la Chine (IDREC) au Centre d'études et de recherche sur le développement international (CERDI), sur divers points de discorde entre les deux entités.
Mme Renard rappelle que lors de l'adhésion de la Chine à l'OMC «on a reconnu qu'elle n'avait pas le statut d'économie de marché et qu'elle ne jouait donc pas complètement le jeu des marchés. Et à ce titre, on peut lui imposer des mesures anti-dumping».
En effet, le Parlement européen souhaite que les industriels chinois prouvent eux-mêmes qu'ils ne font pas de dumping. Au contraire, la Commission européenne propose aux industriels européens d'enquêter pour apporter des preuves de dumping de la part des partenaires chinois. Mary-Françoise Renard partage quant à elle l'opinion exprimée par le Parlement européen.
«Non seulement les entreprises sont pénalisées par une concurrence déloyale, mais en plus si ce sont elles qui doivent apporter la preuve que cette concurrence est déloyale, elles sont deux fois pénalisées», explique-t-elle.
«La Chine peut avoir des mesures de rétorsions vis-à-vis de l'Europe en taxant ses produits. Généralement, ce sont des mesures qui sont un peu moins visibles, plus indirectes. Par exemple, en rendant les choses plus difficiles pour les entreprises françaises qui voudraient s'installer en Chine. Mais aussi comme elle fait en interdisant notamment les importations de certains fromages français», indique Mme Renard.
Elle estime néanmoins que la Chine «va essayer de diminuer ses surcapacités de production». «Petit à petit, elle sera obligée, elle-aussi, de respecter un certain nombre de normes», conclut l'universitaire.