La Commission européenne a jugé mardi lors d'un débat au Parlement européen qu'octroyer le statut d'économie de marché à la Chine serait un choix "intenable" dans la situation actuelle.
Les craintes des Européens ne sont pas dépourvues de sens, mais les motifs politiques semblent les plus forts car ils proviennent de la volonté de l'UE et surtout des Etats-Unis de contenir le développement de la Chine et ainsi freiner sa progression dans l'économie internationale, estime Mikhail Belyaev dans une interview accordée à Sputnik.
"Nous voyons les succès de la Chine sur l'échiquier international. Elle renforce sa position dans les institutions financières internationales. Ainsi, le yuan chinois est reconnu monnaie de réserve par le FMI. Pour freiner la Chine, ses concurrents l'accusent de dumping en faveur de ses entreprises. C'est le cas, lorsque l'économie est une fois de plus utilisée par les concurrents de la Chine pour répondre à leurs enjeux de politique générale".
Néanmoins, malgré tous les efforts des Européens, la Chine ne semble pas pour autant chagrinée par la décision qui a toutes les chances d'être prise.
"Je ne comprends pas vraiment l'importance de la nécessité de reconnaître le statut d'économie de marché pour la Chine. Ce statut ne s'acquiert que par le pays lui-même," indique l'analyste chinois Chen Fengying à Sputnik
L'exécutif européen aimerait prendre une décision cet été sur le statut de la Chine. Le changement pourrait déboucher sur une forte baisse des droits de douane, ce qui inquiète de nombreux industriels européens, qui accusent la Chine de vendre à perte, notamment dans le secteur de l'acier.
Une option alternative consisterait à n'octroyer qu'un changement de statut partiel, avec des exceptions pour des secteurs particulièrement menacés, une stratégie adoptée par les Etats-Unis.