Le gouvernement allemand et la Commission européenne se doivent de prendre des mesures en réaction aux nouvelles sanctions antirusses décrétées par les États-Unis, a annoncé mercredi 13 septembre Rainer Seele, PDG de la société énergétique autrichienne OMV et président de la Chambre du commerce extérieur russo-allemande. Il a fait cette déclaration au cours d'une conférence de presse intitulée «Nouvelles sanctions des États-Unis et éventuelles conséquences pour le monde des affaires allemand en Russie».
En effet, les initiatives américaines sont dirigées en premier lieu contre le projet Nord Stream 2 et leur objectif est d'augmenter les livraisons américaines de gaz liquéfié en Europe, a estimé Rainer Seele.
«Nous souhaitons que les progrès dans la réalisation des accords de Minsk aillent de pair avec une levée progressive des sanctions [contre la Russie, ndlr]. Il est temps de parler non de nouvelles sanctions, mais de la levée des sanctions existantes», a-t-il souligné. Berlin se doit de donner une réponse claire et nette aux mesures restrictives de Washington et faire en sorte qu'elles n'entrent pas en vigueur en Allemagne, a-t-il ajouté.
Selon un sondage de la Chambre du commerce extérieur russo-allemande, les sociétés allemandes qui déploient leurs activités en Russie se sont prononcées à l'unanimité contre les sanctions antirusses.
«Le monde des affaires allemand présent en Russie rejette la loi américaine sur les sanctions adoptée unilatéralement», a poursuivi Rainer Seele.
En août dernier, l'agence de notation Moody's avait estimé que la construction des gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream serait retardée en raison des sanctions américaines.
Ce document permet notamment au Président d'imposer des sanctions aux personnes investissant dans la construction des gazoducs russes d'exportation une somme supérieure à cinq millions de dollars par an ou à un million de dollars en une seule fois. La loi dispose que les États-Unis continueront de s'opposer au projet de construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne. En outre, le document réduit à deux semaines le délai maximal de financement des banques frappées par les sanctions et à 30 jours celui des sociétés du secteur pétrogazier.