En Inde, les militaires essaient de faire pression sur le Premier ministre Narendra Modi et son gouvernement pour que les autorités adoptent une position intransigeante à l'égard de la Chine, a déclaré Andreï Volodine à Sputnik.
«Il n'y a d'ailleurs rien de nouveau dans les propos tenus par le général indien, vu la complexité des relations entre l'Inde et la Chine. […] Tout en rivalisant, les militaires tant indiens que chinois prônent l'augmentation de leurs budgets», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, l'Inde avait grand besoin d'investissements dans ses infrastructures et que la Chine était son seul investisseur potentiel.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Zhao Gancheng, expert auprès de l'Institut des problèmes internationaux de Shanghai, a estimé pour sa part que les déclarations du général indien n'étaient destinées qu'à la «consommation intérieure».
«Il compte profiter d'un moment propice, lié à la tension autour du plateau du Doklam, pour faire valoir l'importance des troupes terrestres. C'est à la fois un combat pour augmenter le budget militaire et une lutte pour améliorer l'image de l'armée. Pourtant, le pouvoir en Inde est civil et le poids des militaires en politique extérieure est limitée», a résumé l'expert.
Les tensions entre la Chine et l'Inde sur le plateau du Doklam, une région montagneuse à la frontière des territoires indien, chinois et bhoutanais, persistent depuis mi-juin. La raison la plus récente en est le chantier d'une route lancé par la Chine et vivement contesté par le Bhoutan.
L'Inde, qui agit comme le parrain du royaume du Bhoutan sur la scène internationale, y avait envoyé ses soldats, qui en avaient délogé les militaires chinois.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé par la suite que la zone du chantier se trouvait de nouveau sous le contrôle des militaires chinois et que la diplomatie et la Défense chinoises avaient plusieurs fois appelé l'Inde à évacuer ses soldats du territoire chinois et à ne pas provoquer une escalade des tensions.
L'Inde avait annoncé fin août un "désengagement" de ses troupes du plateau montagneux du Doklam.