Le journal Le Figaro a récemment exposé quel était le sort des cadavres des extrémistes d'origine française tués en Syrie. Il s'avère que depuis 2011 Damas conserve leurs corps dans des frigidaires, certains sont toutefois enterrés. Pourquoi les garder, vous demandez-vous?
La réponse est bien simple: les autorités françaises refusent catégoriquement de reprendre leur coopération avec les services de renseignement syriens, bien que l'Elysée place la lutte antiterroriste parmi ses priorités. Par conséquent, les services de renseignement français ne disposent pas des listes des islamistes français tués en Syrie.
«Partenaire historique des services syriens, la DGSI a pu avoir brièvement connaissance des noms de la dizaine de Franco-Français enterrés ou placés dans des chambres funéraires. Mais elle aurait souhaité en savoir plus. En échange, dès 2013, une liste de quelque 80 Français portés disparus en Syrie avait été dressée par la DGSI, pour être remise aux Syriens. Mais aussi bien Manuel Valls, ministre de l'Intérieur de l'époque, que Laurent Fabius aux Affaires étrangères s'y sont farouchement opposés», écrit le journaliste Georges Malbrunot dans sa rubrique pour le Figaro.
Sputnik a décidé de profiter de la visite à Moscou de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, pour lui demander pourquoi Paris ne veut pas suivre l'exemple de ses partenaires de l'UE qui n'hésitent pas à coopérer avec le renseignement syrien.
Lavrov: les terroristes doivent être éliminés #syrie #terrorisme #russie #france pic.twitter.com/3ztndT7P3x
— Diana Sputnik (@DianaSputnik) 8 сентября 2017 г.
D'un ton ferme, M. Le Drian a rétorqué que l'Hexagone était libre de choisir où envoyer ses services secrets.
«En ce qui concerne les services secrets, la France prend ses responsabilités à décider d'elle-même de l'envoi ou pas de ses services secrets sur les zones qu'elle décide», a-t-il dit à Sputnik lors d'une conférence de presse donnée avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou le 8 septembre.
Le ministre français a également ajouté que de telles informations portaient un caractère secret, d'autant plus qu'une «conférence de presse» n'était pas le bon endroit pour en parler.
«Et quand elle décide de faire telle ou telle opération elle ne le dit pas publiquement mais en général mais la Russie non plus et en tous cas je ne le dis pas en conférence de presse», a-t-il conclu.
Auparavant, Alain Marsaud, ancien chef de la lutte anti-terroriste au parquet de Paris, avait déclaré à Sputnik que les services de renseignement français et syriens avait repris leur coopération.