Au lendemain de l'attaque terroriste de Sourgout, revendiquée par l'Etat islamique, Emmanuel Macron évoquait la coopération internationale. En creux, le Président français semblait ici confirmer son désir plus ou moins assumé d'un rapprochement avec la Russie:
Le terrorisme frappe partout. La coopération internationale est essentielle pour l'éradiquer. Solidarité avec les victimes. #Sourgout
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 19, 2017
Mais au-delà du tweet, quelle politique? Pour l'ancien député et magistrat anti-terroriste Alain Marsaud, le Président « a pris la mesure de l'obligation que nous avons d'être en coopération avec l'ensemble des acteurs, quels qu'ils soient »:
Regrettant le moralisme qui avait conquis les esprits, Alain Marsaud note une évolution: « on ne veut plus être sélectif comme on l'a fait pendant trop d'années, en disant il y a la bonne coopération avec des gens fréquentables et une mauvaise avec ceux qui le seraient moins ». Une inflexion réaliste, qui le fait regarder vers l'Est: « je crois que allons reprendre langue avec nos amis russes », dit-il évoquant de surcroît son voyage prochain en Russie.
Une nouvelle alliance?
« [les services français] sont en train de rediscuter avec des interlocuteurs du temps des années Sarkozy »
Un retour à la normale diplomatique après la Présidence Hollande? Les divergences s'estompant, de nouvelles perspectives s'offriraient donc aux services de renseignement: « la nouvelle politique étrangère initiée par Messieurs Macron et Le Drian va vers un rapprochement, même si ça fait hurler, sur la Syrie ». « Nous serons sur la même ligne diplomatique, bon an mal an, que la Russie », constate-t-il avant de poursuivre: « il n'y a pas de raisons que nous ne soyons pas d'accord sur le renseignement. »
«Il faut des preuves de bonne foi de part et d'autre, » concède Marsaud. Côté français, cette bonne foi serait la fin de l'équivoque face au djihadisme: « on ne peut pas soutenir Al-Nosra et combattre l'Etat islamique. Il y a un ennemi islamiste global. Il s'appelle Al-Nosra, Etat islamique, Boko Aram ».
Les médias freinent
Mais cette équivoque est-elle encore entretenue? Alain Marsaud, qui a quitté la semaine passée le plateau de BFM TV, porte un regard sévère sur l'opinion médiatique: « si on écoute certains journalistes ou certains hommes politiques, on a l'impression que ce sont les témoins de Jéhovah qui commettent des attentats! ». Et notre interlocuteur d'asséner: « il faut mettre les choses au point: si on ne nomme pas l'ennemi, on n'a aucune chance de le vaincre ».
"La France coopère de nouveau avec les services syriens" @AlMarsaud, qui parle aussi de "notre nouvel allié russe" https://t.co/QSsF7IENrz pic.twitter.com/6zG261fZIK
— EdouardChanot (@edchanot) August 21, 2017
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