Enquête sur les armes chimiques en Syrie: la visite des experts Onu-OIAC indispensable

© AFP 2024 Omar haj kadourL'hôpital de Khan Cheikhoun endommagé lors de l'attaque chimique présumée du 4 avril
L'hôpital de Khan Cheikhoun endommagé lors de l'attaque chimique présumée du 4 avril - Sputnik Afrique
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Moscou juge absolument indispensable la visite des experts de la mission du Mécanisme d'enquête conjoint [Onu-OIAC] dans la localité syrienne de Khan Cheikhoun, théâtre d'une attaque chimique au début du mois d'avril dernier, et sur la base militaire de Shayrat.

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L'identité des auteurs de l'attaque chimique qui a frappé au début du mois d'avril dernier la ville de Khan Cheikhoun en Syrie n'a toujours pas été établie. Il est absolument indispensable que les experts du Mécanisme d'enquête conjoint Onu-Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) se rendent sur place, a déclaré jeudi à Sputnik Mikhaïl Oulianov, chef du département du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères.

«Bien que la commission prétendument indépendante, formée par le Conseil de l'Onu en charge des droits de l'Homme, ait déclaré hier qu'elle jugeait Damas coupable, ce genre d'évaluation revêt un caractère amateur et le Mécanisme d'enquête conjoint, mandaté par le Conseil de sécurité de l'Onu pour déterminer les responsabilités, n'a toujours pas terminé son travail. La Commission indépendante a agi en dilettante et a sans doute anticipé les faits sans fonder ses propos sur des preuves solides», a déclaré le diplomate à l'issue d'une rencontre ayant réuni à Moscou des représentants des ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense et une délégation du Mécanisme d'enquête conjoint Onu-OIAC.

Il a précisé que la partie russe a profité de la rencontre réunie à l'initiative du Mécanisme pour éclaircir l'approche russe de l'enquête, notamment à Khan Cheikhoun.

«Nous avons résolument souligné la nécessité que le Mécanisme se rende à Khan Cheikhoun, théâtre de l'incident, et sur l'aérodrome de Shayrat où, selon les Américains, était stocké le gaz sarin utilisé à Khan Cheikhoun. Nous avons souligné que sans cela l'enquête serait absolument incomplète», a insisté M.Oulainov.

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En outre, au cours de cette rencontre, la partie russe a fourni aux membres de la délégation des photos et des vidéos prouvant que l'incident avait été monté de toute pièce.

L'opposition syrienne a annoncé le 4 avril qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion d'un agent chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Dans une interview accordée à Sputnik, Bachar al-Assad a confirmé qu'aucune attaque n'avait eu lieu et qu'il s'agissait d'une provocation visant à justifier la frappe contre la base aérienne syrienne. Il a ajouté que la vidéo publiée par le Front al-Nosra en guise de preuve affirmait que l'attaque avait été menée entre 6h00 et 6h30. Cependant, l'armée syrienne n'avait entrepris aucune opération à cette heure. Plus encore, la vidéo filmée par les Casques blancs contredit la version de l'utilisation de gaz sarin: Bachar al-Assad a signalé que les secouristes n'auraient pas survécu s'ils avaient travaillé sans porter ni masque ni gants.

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