«Bien que la commission prétendument indépendante, formée par le Conseil de l'Onu en charge des droits de l'Homme, ait déclaré hier qu'elle jugeait Damas coupable, ce genre d'évaluation revêt un caractère amateur et le Mécanisme d'enquête conjoint, mandaté par le Conseil de sécurité de l'Onu pour déterminer les responsabilités, n'a toujours pas terminé son travail. La Commission indépendante a agi en dilettante et a sans doute anticipé les faits sans fonder ses propos sur des preuves solides», a déclaré le diplomate à l'issue d'une rencontre ayant réuni à Moscou des représentants des ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense et une délégation du Mécanisme d'enquête conjoint Onu-OIAC.
Il a précisé que la partie russe a profité de la rencontre réunie à l'initiative du Mécanisme pour éclaircir l'approche russe de l'enquête, notamment à Khan Cheikhoun.
«Nous avons résolument souligné la nécessité que le Mécanisme se rende à Khan Cheikhoun, théâtre de l'incident, et sur l'aérodrome de Shayrat où, selon les Américains, était stocké le gaz sarin utilisé à Khan Cheikhoun. Nous avons souligné que sans cela l'enquête serait absolument incomplète», a insisté M.Oulainov.
L'opposition syrienne a annoncé le 4 avril qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion d'un agent chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Dans une interview accordée à Sputnik, Bachar al-Assad a confirmé qu'aucune attaque n'avait eu lieu et qu'il s'agissait d'une provocation visant à justifier la frappe contre la base aérienne syrienne. Il a ajouté que la vidéo publiée par le Front al-Nosra en guise de preuve affirmait que l'attaque avait été menée entre 6h00 et 6h30. Cependant, l'armée syrienne n'avait entrepris aucune opération à cette heure. Plus encore, la vidéo filmée par les Casques blancs contredit la version de l'utilisation de gaz sarin: Bachar al-Assad a signalé que les secouristes n'auraient pas survécu s'ils avaient travaillé sans porter ni masque ni gants.