Est-ce l'odeur des missiles balistiques nord-coréens et l'écho des déclarations des dirigeants internationaux à propos d'une éventuelle guerre nucléaire qui ont fait tourner la tête au Président ukrainien?
«Il y a de plus en plus de preuves de sa préparation à une guerre offensive à l'échelle continentale», prévient M. Porochenko, évoquant des manœuvres russo-biélorusses «Zapad 2017», alors que naturellement, quand l'Otan entreprend des manœuvres navales, aériennes ou terrestres à grande échelle aux frontières de la Russie, le tout en deux mois et parfois avec la participation de l'Ukraine, elle ne prépare rien du tout.
Évoquer l'ennemi commun serait ainsi plus commode pour étouffer les violences du conflit interne ukrainien dans le Donbass, cette région dont une grande partie des citoyens proclament leur indépendance vis-à-vis de Kiev… qui lutte contre son propre peuple depuis plusieurs années.
Les histoires sur une «menace russe» sont également plus passionnantes que la triste réalité dans laquelle se trouvent des Ukrainiens, mécontents de leur vie et des autorités, ce qu'a pourtant constaté le leader lui-même.
«Il n'en demeure pas moins que la société est insatisfaite de la vie et du pouvoir», avait ainsi avoué le Président, évoquant néanmoins une «agression externe», pour justifier tous les maux de Kiev.