«Pendant les années du blocus notre vie a été pénible. Nous avons surtout souffert du manque d'eau — dans certains quartiers, il n'y en avait tout simplement pas. Le plus souvent, seuls le pain et l'eau constituaient notre ration», relate dans son commentaire à Sputnik Khaled al-Abdallah, un habitant de Deir ez-Zor.
«Comme il y avait à peine de légumes, ils se vendaient très cher, si bien qu'ils étaient inabordables pour la plupart des habitants. Le téléphone et Internet étaient coupés», explique-t-il.
«Dans de telles conditions, les habitants n'avaient que deux choix: la solidarité ou la mort. Nous avons prôné la première option. Pour nourrir nos enfants, nous nous sommes mis à cultiver des légumes. Dans le contexte de déficit et de cherté, le potager était le seul moyen de nourrir nos familles», clôt-il son récit.
Les pénuries alimentaires, la famine et l'absence de médicaments ont favorisé la propagation de maladies, constate Abou Mohsen, un autre habitant de la ville. «Les enfants souffraient d'anémie et de diarrhée», témoigne-t-il.
Durant les trois années de siège que Deir ez-Zor a endurées, près de 80.000 de ses habitants n'ont survécu que grâce à l'aide humanitaire acheminée de Damas par voie aérienne.
Le mardi 5 septembre, les forces syriennes ont brisé le siège de Deir ez-Zor. Les troupes pro-gouvernementales sont entrées dans sa partie nord où des éléments de l'armée, ainsi que des dizaines de milliers de civils ont été victimes 3 ans durant d'un blocus.